Du côté de Lorient, une entité dédiée à la lutte contre les mutilations des chevaux a été mise sur pied, la cellule « War Horse ».
Là, dans l’obscurité, sans un bruit, des gendarmes en treillis observent. « War Horse », ou cheval de bataille. Un nom qui, au-delà du jeu de mot, annonce la stratégie de la compagnie : ériger la lutte contre ces atrocités au
rang de ses priorités. Tant que le phénomène ne sera pas endigué, cette cellule sera activée afin de remplir son objectif, que les officiers lorientais résument par l’acronyme S.R.S. : Surveiller, Rassurer, Surprendre.
Surveiller
« Face à l’inquiétude de la population et aux risques, nous avons donc mis sur pied le dispositif War Horse » explique le capitaine Éric Raut, commandant en second de la compagnie de Lorient. Composée de militaires du Peloton d’intervention et de surveillance de la gendarmerie (PSIG), de la Brigade de recherches (B.R.) et des brigades territoriales, cette unité répond à un besoin d’action ponctuelle.
Équipés de Jumelles à vision nocturne (JVN) et en treillis, les militaires attendent tapis dans l’obscurité, traquant l’individu qui tenterait de s’attaquer aux chevaux. Avec les 1 460 km² et la soixantaine de communes qui composent l’arrondissement de Lorient, il est toutefois nécessaire de cibler des secteurs sensibles, où le risque est prégnant.
Regrouper les forces pour mieux agir, en quelque sorte. Une dispersion ne serait pas efficace ! Ainsi, lors de chaque patrouille, une zone de surveillance est définie, pour les huit militaires armant la cellule.
Rassurer
Depuis le début du phénomène, les mutilations d’équidés inquiètent les propriétaires d’infrastructures équestres. Au fur et à mesure, ces derniers se sont organisés : surveillances particulières, rondes nocturnes …
Tout est mis en œuvre pour éviter d’être la cible de ces atrocités. « Le problème est qu’ils ne sont pas habitués à la vie nocturne. Or, la nuit, il y a des voitures, des gens qui passent, des bruits divers … Ce n’est pas le calme plat ! » indique le Capitaine Éric Raut. De multiples appels sont donc passés au Centre des opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) de Vannes. Si le réflexe est bon, les gendarmes sont toutefois submergés par le nombre de signalements.
Mais ces actions traduisent l’anxiété grandissante du milieu équin. La cellule « War Horse », en dédiant des militaires à cette surveillance particulière, a donc également pour objectif de rassurer les acteurs
locaux, de leur montrer que le phénomène est bien pris en compte par les forces de sécurité.
Surprendre
Dernier objectif et pas des moindres : surprendre. Interpeller, en flagrant délit, l’auteur de mutilations serait, c’est certain, la cerise sur le gâteau !
D’abord, cela éviterait la commission d’un nouveau fait, ensuite, cela permettrait sûrement de connaître les éventuelles raisons qui motivent des actes d’une telle cruauté. Malgré le nombre important de faits sur le territoire français, celles-ci ne sont malheureusement toujours pas définies.
Aucune logique ne semble guider ces actes. Or, sans logique, difficile d’anticiper. Par ailleurs, les militaires engagés dans les patrouilles « War Horse » peuvent également surprendre les propriétaires de drones qui profitent de l’obscurité pour voler illégalement. D’autant plus que ceux-ci peuvent être utilisés pour effectuer du repérage en vue de commettre
une infraction, qu’il s’agisse de mutilations d’équidés ou autres !
Avec une réponse rapide et efficace, la compagnie de gendarmerie de Lorient a su #RépondrePrésent et rassurer des acteurs locaux particulièrement visés par des actes de malveillance. L’adaptation de ses modes d’action et la concentration des moyens mis en œuvre pour lutter contre les mutilations d’équidés démontrent que la gendarmerie sait proposer à la population une offre de protection sur mesure.
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