Le ministère de l’intérieur a publié les chiffres des violences conjugales enregistrées par les services de sécurité en 2022. Les 244 301 victimes sont en grande majorité des femmes (87%). Comme chaque année, il s’agit principalement de violences physiques, causées par des hommes.
Les services de police et de gendarmerie ont enregistré 244 301 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire en 2022, soit une augmentation de 15% par rapport à 2021.
C’est le constat du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), dans une étude publiée le 16 novembre 2023 sur les crimes et délits commis par une personne étant, ou ayant été, le partenaire de la victime dans le cadre d’une union libre, d’un Pacs ou d’un mariage.
Comme l’année précédente, les départements qui dénombrent le plus de victimes pour 1000 habitants âgées de 15 à 64 ans sont : la Seine-Saint-Denis, la Guyane, le Pas-de-Calais, le Nord et la Réunion.
Les hommes, premiers mis en cause
198 000 personnes ont été mises en cause en 2022 pour violences conjugales, dont :
- 69% pour des violences physiques ;
- 4% pour des violences sexuelles ;
- et 27% pour d’autres types de violences.
Les mis en cause sont des hommes dans 87% des cas.
Ils sont en majorité :
- de nationalité française (83%) ;
- un peu plus âgés que les victimes (seulement 13% ont moins de 25 ans et environ la moitié a entre 30 et 45 ans.)
Les violences physiques majoritaires
Les violences enregistrées en 2022 sont :
- physique pour les deux tiers (66%) ;
- verbal ou psychologique dans 30% des cas ;
- sexuelles pour 4%.
Si les violences sexuelles conjugales sont « les moins fréquemment enregistrées« , elles constituent celles qui augmentent le plus en 2022 (+21%), souligne l’étude. Les violences physiques sans incapacité totale de travail (ITT) augmentent beaucoup plus que les violences « aux conséquences physiques plus graves, ayant entrainé une ITT« .
Quant aux violences verbales ou psychologiques, les statistiques montrent une progression de 11% avec une hausse nettement plus forte du harcèlement moral (15%) ainsi que :
- les atteintes à la vie privée (+15%) ;
- l’usurpation d’identité (+14%) ;
- les appels téléphoniques malveillants (+12%).
Le ministère de l’intérieur note par ailleurs que :
- la part de femmes victimes varie en fonction de l’âge : la plupart des victimes ont entre 20 et 45 ans (74%) mais la catégorie des 30-34 ans est la plus concernée ;
- la part des faits anciens (commis avant leur année d’enregistrement) reste stable (28%) par rapport à 2021 ;
- seulement une victime de violences conjugales sur quatre signale à la police ou à la gendarmerie les faits qu’elle a subis, selon l’enquête de victimation « Genese 2021« .