Une opération judiciaire a été déclenchée par la gendarmerie en Alsace notamment, le mardi 1er avril, pour démanteler une filière d’immigration irrégulière. Après deux ans d’enquête, les militaires ont interpellé plus d’une vingtaine de membres de ce réseau criminel.
Dans un communiqué, la procureure de la République de Strasbourg et la gendarmerie nationale ont donné des précisions sur l’opération de police judiciaire qui a été déclenchée le 1er avril « par la section de recherches de la gendarmerie de Strasbourg avec l’appui, en Italie, des Squadra mobile de Turin et de Bologne, des groupements de gendarmerie du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, de la Moselle, de la Savoie, de Seine-et-Marne et de la section de recherche de Chambéry. »
Près de 300 gendarmes mobilisés
« L’opération s’inscrit dans le cadre d’une instruction ouverte par le parquet de Strasbourg, pour des faits d’association de malfaiteurs, aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’étrangers en bande organisée et blanchiment. Elle a eu lieu en Alsace, en Seine-Saint-Denis, à Chambéry et en Italie.
Le 1er avril dernier, 24 individus ont été interpellés grâce à l’engagement de près de 300 gendarmes de la région du Grand Est, mais aussi d’Île-de-France et de Savoie.
Des biens numéraires ont été saisis pour une valeur estimée à 130 000 €. Les investigations permettent de conforter à ce stade l’existence d’un réseau international particulièrement organisé. Il apparaît ainsi que des chauffeurs pouvaient être rémunérés jusqu’à 25 000 euros par trajet et que les convoyages concernaient parfois plus de trente migrants entassés dans une même camionnette. »
Une enquête ouverte fin 2022
L’enquête avait été ouverte par le parquet de Strasbourg « en fin d’année 2022 sur un trafic de migrants dans la zone Europe. Les investigations s’étaient ensuite poursuivies sous le contrôle d’un juge d’instruction et grâce à la mise en œuvre d’une cellule d’enquête regroupant différentes forces de gendarmerie associée à Europol. »
Les investigations ont permis d’identifier « plusieurs individus en lien avec cette structure organisée en Italie et en France et plus précisément en Alsace en ce qui concerne les logisticiens du trafic. Ces derniers recrutaient un grand nombre de chauffeurs qui se transportaient dans l’Est de l’Europe, avant de contacter les passeurs locaux. Les migrants, notamment des femmes et des enfants de diverses nationalités (des Afghans, Syriens, Libyens, Irakiens et Iraniens) étaient entassés à l’arrière de fourgons dans les conditions indignes puis conduits dans des pays voisins. »
Les investigations se poursuivent
À l’issue des mesures de gardes à vue, douze individus ont été déférés à la justice, avant d’être mis en examen les 3 et 4 avril 2025. Sur réquisition du parquet, dix d’entre eux ont été placés en détention provisoire, tandis que deux autres se voyaient astreints à une mesure de contrôle judiciaire.
Les investigations se poursuivent désormais pour caractériser le rôle de chacun, identifier et arrêter éventuellement d’autres mis en cause.»
Source : DNA