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Un réseau mondial démantelé pour la production d’armes à l’aide d’imprimantes 3D

Une enquête cible actuellement douze individus en France et en Belgique impliqués dans un réseau spécialisé dans la fabrication et la vente d’armes de gros calibre conçues grâce à des imprimantes 3D. Cette révélation a été faite lundi par les gendarmes et le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone.

Sur la table du tribunal, les armes présentées aux médias, entièrement constituées de matière plastique, peuvent sembler être des jouets, mais en réalité, elles sont tout sauf des divertissements. Lundi, les gendarmes et le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, ont annoncé la démantèlement d’un réseau d’envergure internationale spécialisé dans la vente et la fabrication d’armes à l’aide d’imprimantes 3D. Cette opération constitue une première en France, suscitant des inquiétudes au sein des autorités, comme l’a souligné le procureur de la République lui-même.

Quel était le contexte ?

Il y a un peu plus d’un an, lors d’une patrouille sur le darkweb, des membres de la gendarmerie, spécialisés dans la cybercriminalité tombent sur une annonce diffusée sur des canaux Telegram qui attire leur attention. Des individus promettent la vente d’armes conçues grâce à des imprimantes 3D, proposées à un prix compris entre 1000 et 1500 euros, soit bien en deçà du tarif pratiqué pour des armes conventionnelles. Ces armes présentent également l’avantage d’être moins traçables, étant donné qu’elles ne portent aucun marquage distinctif.

Des suspects résidant à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var, sont rapidement identifiés, entraînant l’ouverture d’une enquête sous la supervision du parquet de Draguignan. Cependant, les enquêteurs du centre de lutte contre les criminalités numériques se rendent compte qu’ils ont affaire à un réseau beaucoup plus étendu, couvrant le territoire national et au-delà. La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille prend en charge le dossier.

« Les investigations nous ont permis de découvrir des individus qui produisaient ces armes à l’aide d’imprimantes 3D, les commercialisaient et les expédiaient », explique Nicolas Bessone. Plus précisément, certaines personnes fabriquaient les armes puis les expédiaient en pièces détachées dans des colis. « C’est essentiellement l’ubérisation du trafic d’armes, observe le procureur de la République de Marseille. C’est pourquoi nous devons y accorder une attention particulière. Ils utilisent des méthodes de livraison similaires à celles de Vinted, avec des paiements effectués en cryptomonnaie. »

Vendre le processus sur le darkweb avec les instructions de fabrications

D’autres individus proposaient de vendre le processus de fabrication sur le darkweb à des clients « qui se lançaient de manière plus artisanale dans la production d’armes », précise Nicolas Bessone. Ces clients, munis des instructions, fabriquaient leurs propres armes à l’aide d’imprimantes 3D d’une valeur de 150 euros et de fils de polymère, un type de plastique dont le coût n’excédait pas une dizaine d’euros.

À la fin de l’enquête, huit imprimantes 3D ont été saisies, en plus de sept armes fabriquées grâce à l’impression 3D et de 24 armes conventionnelles. « À ma connaissance, il s’agit d’une première en France », conclut le procureur de la République de Marseille.

Source d’information : Le Figaro

Written by pandore

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