C’est un évènement extrêmement rare. Un gendarme du GIGN est jugé à partir de ce lundi 19 février devant la cour criminelle du Pas-de-Calais, à Saint-Omer. Le militaire de 44 ans est accusé de « violences par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner ».
Dans la nuit du 27 au 28 septembre 2018, il participait à une opération destinée à interpeller trois hommes soupçonnés d’une série de cambriolages, à Fouquières-lès-Lens. L’intervention a abouti à la mort d’Henri Lenfant, 23 ans, tué par le gendarme.
Au cœur de ce procès : les circonstances de cette interpellation. Ce soir de septembre 2018, une opération est menée, de nuit, à côté de l’aire d’accueil de gens du voyage où vivait la victime. Deux parkings sont surveillés par deux équipes du GIGN, six hommes à chaque fois. Le top pour l’interpellation est donné, trois suspects sont à bord de la voiture. Un est interpellé, un autre s’échappe et ne sera jamais retrouvé. Le troisième, Henri Lenfant, reste dans la voiture, au volant.
Il est cerné, il y a des sommations. Un homme du GIGN ouvre la portière passager, enclenche le frein à main mais malgré cela, la voiture avance. Tout va très vite. « On met en danger des militaires » insiste l’avocat de l’accusé, qui va plaider la légitime défense, pour expliquer ce tir du gendarme, qui atteint Henri Lenfant à la nuque. Les proches de la victime, de leur côté, attendent une condamnation. Le procès devant la cour criminelle, composée de magistrats professionnels, sans jury populaire, doit durer jusqu’à ce jeudi.
Source : France BLEU NORD