Un gendarme de l’Oise, âgé de 61 ans et supérieur hiérarchique des plaignantes, a été condamné mercredi 31 mai à sept mois de prison avec sursis pour agression sexuelle et outrage sexiste envers trois jeunes subordonnées. Le jugement a été rendu au tribunal de Senlis. Le gendarme sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais) et devra payer trois amendes contraventionnelles de 500 euros chacune. De plus, il devra indemniser les victimes de ses actes.
Les faits reprochés à cet adjudant-chef se sont produits entre août 2021 et janvier 2023, alors qu’il était commandant de brigade à Ribécourt-Dreslincourt. Les victimes ont dénoncé des propos injurieux à leur égard, tels que : « Ton rouge à lèvres fait vieille pute » et « Tu es habillée comme une pétasse ». De plus, l’une des victimes a été victime d’une agression sexuelle avec une « main aux fesses », tandis qu’une autre a été confrontée à des commentaires sur son apparence physique.
Au départ, les jeunes femmes n’avaient pas osé parler de ces événements. Elles ont finalement décidé de se confier à leur tuteur, et la gendarmerie de Compiègne a informé le parquet de ces accusations.
Faute pénale
Lors de l’audience, le prévenu a minimisé les faits en justifiant ses paroles par le langage habituellement employé entre militaires. Concernant l’agression sexuelle, il a qualifié son geste de « frite », un geste enfantin et spontané, tout en admettant qu’il s’agissait d’une faute de commandement. Cependant, le président de l’audience, Olivier Michelet, a souligné que c’était une faute pénale.
Le procureur Loïc Abrial a mis en évidence le fait que le gendarme avait profité de sa position hiérarchique pour commettre ces actes répréhensibles. L’avocate d’une des femmes a exprimé le traumatisme subi par sa cliente, qui n’aurait jamais pensé être victime de tels actes au sein de la gendarmerie. En défense, l’avocate du prévenu a plaidé que ce type de comportement était monnaie courante au sein de la brigade et que son client s’était simplement adapté à cette culture.
Sanctions disciplinaires
Avant le procès, le militaire avait déjà fait l’objet de sanctions disciplinaires de la part de la gendarmerie. Il avait été muté à la brigade de Pont-Sainte-Maxence après avoir été détaché à Noyon. Le ministère de l’Intérieur a également prononcé un blâme à son encontre, ce qui a gelé sa carrière pendant cinq ans.