Le 24 août 2022, un Fécampois de 63 ans a forcé plusieurs barrages de gendarmerie dans le secteur de Vergetot, près du Havre. En amont, il avait été contrôlé à une vitesse de 127 km/h au lieu de 80 km/ heure. Jeudi 31 août, il a été condamné à 18 mois de prison dont 4 ferme, avec maintien en détention.
« Maintenant, j’appréhende de travailler en bord de route », confie cette gendarme, visiblement éprouvée, dans la salle des pas perdus du tribunal du Havre. Le 24 août 2022, à Vergetot, elle a le dos tourné et ne peut voir le véhicule qui lui fonce dessus. Elle et un collègue ne devront leur salut qu’à un agent de la Direction départementale des routes (DDR) : ce dernier écartera les deux militaires de la trajectoire du véhicule fou. À bord, un Fécampois de 63 ans, conducteur, et son fils comme passager. Avant de frôler dangereusement, à vive allure, les deux militaires accompagnés de deux agents de la DDR, le sexagénaire avait déjà refusé d’obtempérer aux injonctions de deux autres gendarmes, postés en amont de leurs collègues. Le binôme ayant vu aussi le chauffard foncer sur eux, au point que l’un sortira son arme de service sans toutefois en faire usage. Les quatre militaires, postés par deux, assuraient la régulation de la circulation sur la RD 925, coupée en raison d’un véhicule en feu. En fait, le sexagénaire remontait, en slalomant, la file de véhicules bloqués pour cette raison. Pour corser le tout, les motards du peloton de Saint-Romain-de-Colbosc avaient relevé peu avant sa vitesse très excessive : 127 km/h au lieu de 80 km/h.
Maintenu en détention
Interpellé le 25 août, le conducteur a été placé en détention et jugé. La procureure évoque d’ailleurs des faits d’une « exceptionnelle gravité » et fustige « l’inconscience » du prévenu. De fait, même si le casier judiciaire du Fécampois est vierge, elle requiert contre lui une peine mixte comportant de la prison ferme. Reconnu coupable par le tribunal, le sexagénaire est condamné à 18 mois de prison dont 4 mois ferme, et est maintenu en détention. Son permis est annulé et il ne pourra pas le repasser avant deux ans. L’individu devra en outre indemniser les quatre gendarmes et les deux agents de la DDR, parties civiles, à hauteur de 9 500 €. La Direction générale de la gendarmerie nationale et le Département de Seine-Maritime, également plaignants, doivent aussi être indemnisés.
SOURCE : PARIS NORMANDIE