L’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN) a organisé ce week-end en Seine-et-Marne un exercice interarmées baptisé EGIDE. Pendant 48 heures, 180 élèves du 3e bataillon de l’École militaire de Saint-Cyr ont rejoint les élèves-officiers de la gendarmerie pour contrer une invasion terrestre fictive. Cet exercice de grande ampleur visait à tester l’ensemble des capacités opérationnelles et techniques de la gendarmerie.
Dans la forêt de Fontainebleau, après la tombée de la nuit, Maxime et ses camarades du 3e bataillon de Saint-Cyr avancent à la lumière de leurs lampes frontales. Armés de cartes et de boussoles, ils naviguent à travers les ronces et suivent le chemin tracé par leur guide. « On longe le chemin de fer », indique-t-il à ses camarades.
Leur progression inclut le franchissement d’autoroutes et de rivières comme la Seine. Pierre, l’un des élèves-officiers, donne des instructions sur la route à suivre : « Tous les traits noirs, ce sont des chemins. Donc, on fait forêt, forêt et forêt. »
Au petit matin, après un court repos, le petit groupe tombe sur une patrouille de gendarmerie qui leur ordonne de s’arrêter. Les élèves-officiers de Saint-Cyr se dispersent dans les bois tandis que leurs homologues de la gendarmerie donnent l’alerte par radio. Le poste de contrôle est rapidement renforcé pour localiser les intrus.
Pour contrer ces « agresseurs », l’EOGN utilise des hélicoptères, des drones, ainsi que des brigades cynophiles et équestres. Les officiers-élèves font également face à des situations complexes comme une rave-party, une bagarre de rue ou encore des contrôles antidrogue à un péage.
Le général de division Laurent Bitouzet, commandant de l’EOGN, salue cet exercice comme un « très bon entraînement pour les futurs gendarmes de terrain. »
Après 48 heures d’exercice intensif, les équipes de gendarmerie ont repéré et interpellé au moins une fois chaque groupe d’agresseurs. Selon le général Bitouzet, c’était « une belle réussite pour cet exercice inédit » qui en était à sa troisième édition.
Avec un record de plus de 800 officiers de la gendarmerie et militaires de Saint-Cyr participant à ce week-end, celui qui prendra la tête de l’ensemble des écoles de gendarmerie l’été prochain est ravi du succès de l’événement. Il souligne qu’il a permis « d’apprendre à rechercher des personnes sur le terrain tout en laissant aux autres la possibilité de s’infiltrer sans être vus. » Bien que 21 des 30 groupes d’agresseurs aient été repérés, neuf d’entre eux ont échappé à la détection, ce qui montre la complexité de l’exercice.
Cet événement est l’occasion de réaliser des exercices « au plus près des situations réelles avec le renfort de toutes les capacités opérationnelles interarmées » et de « simuler l’invasion de la France par une puissance étrangère. » C’est aussi un moyen de tester le matériel technique de la gendarmerie, particulièrement pertinent dans un contexte où les conflits armés se multiplient en Europe.
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