La crise actuelle génère des opportunités pour les délinquants agissant traditionnellement sur les territoires physiques, mais élargit le champ des possibles sur le cyberespace.
Conscient de cette situation et également avec l’objectif de prévenir tout risque systémique, dans le cyberespace, le directeur général, Christian Rodriguez, a fixé une double priorité aux 5.300 gendarmes membres du réseau CYBERGEND (objectif de 7.200 en 2022).
Information et prévention
Il s’agit tout d’abord de rechercher du renseignement sur les manœuvres des délinquants, afin de neutraliser au mieux, sinon freiner et dans tous les cas anticiper leur action.
Il s’agit également de conduire des actions d’information et de prévention à destination de publics vulnérables et sensibles et de faciliter la diffusion de « gestes barrières cyber », dans le cadre de l’opération #RépondrePrésent.
Plus d’un millier d’incidents « cyber »
La menace se caractérise par une très forte hausse des cas de « rançongiciels » et d’escroqueries diverses profitant de la crédulité de certains utilisateurs d’internet. Plus d’un millier d’incidents « cyber » ont ainsi été analysés par les gendarmes et 300 procédures judiciaires ont été ouvertes, majoritairement d’initiative après une cyberpatrouille.
Parmi celles-ci, le travail conjoint du centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), de l’office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP) et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a permis de fermer six sites proposant des produits très recherchés en cette période, mais malheureusement jamais livrés à des clients abusés. Le préjudice est estimé à 1 million d’euros.
21.000 contacts de sensibilisation
Face à cette menace, les gendarmes ont réalisé près de 21.000 contacts de sensibilisation, dont 1.700 auprès d’établissements de santé, 3.300 d’élus et 15.000 d’entreprises. Les actions de prévention et de sensibilisation au risque cyber ont été multiplié par 6 auprès des commerçants et 3,5 des seniors.
Lancement d’un partenariat entre la Brigade numérique de la gendarmerie (BNUM) et la plateforme « cybermalveillance.gouv.fr » Propice aux cyber-menaces, cette période de crise sanitaire a accéléré le lancement d’un projet sur lequel la gendarmerie travaillait depuis plusieurs semaines, en partenariat avec le groupement d’intérêt public en charge de la gestion de
cybermalveillance.gouv.fr
Depuis le 20 avril, les professionnels victimes de cyber-attaques se voient ainsi proposer, dans le cadre de leur parcours sur cette plate-forme, un contact direct avec les gendarmes de la brigade numérique, pour les conseiller, les orienter et les mettre en relation avec des unités spécialisées.
Il ne s’agit pas de créer un nouveau dispositif ou d’en remplacer un, mais bien de proposer la BNUM comme l’une des options possibles dans les démarches entreprises par les professionnels.
Signalement et dépôt de plainte possible
Ainsi, quand ces derniers sont victimes d’un acte de cybermalveillance, ils peuvent venir trouver sur la plate-forme « cybermalveillance.gouv.fr » des
informations sur les mesures techniques de précaution, des liens directs vers des téléservices comme Perceval, pour signaler une escroquerie à
la carte bancaire, ou encore un listing de prestataires pouvant intervenir pour résoudre leur problème.
Chaque fiche relevant d’une infraction leur rappelle également la possibilité de déposer plainte dans un commissariat de police ou une brigade de gendarmerie.
Désormais, ils peuvent aussi échanger sur leur incident avec un gendarme de la BNUM et ainsi obtenir des conseils supplémentaires concernant les réflexes à adopter, la préservation des preuves ou encore l’opportunité et la manière de déposer plainte.
« Selon les cas, ils pourront être orientés vers la brigade territoriale la plus proche ou, si la complexité de la situation le justifie, vers la section opérationnelle de lutte contre les cyber-menaces du département concerné ou encore la division cyber d’une section de recherches, autrement dit une antenne du centre de lutte contre les criminalités numériques », indique la gendarmerie.
Accès à une bulle de dialogue
Outre les liens vers la BNUM, déjà proposés dans les fiches de la rubrique aide, les professionnels auront également prochainement accès à une bulle de dialogue dans les comptes qu’ils ont créés afin de trouver des prestataires agréés.
Derrière ce simple lien, derrière cette bulle de dialogue, se trouvent donc les gendarmes de la BNUM. Installés depuis plus de deux ans à Rennes, ces derniers ont l’habitude de répondre régulièrement, au même titre que tout gendarme de terrain, aux questions liées aux cyber-menaces, notamment concernant la diffusion de contenus illicites, les campagnes de virus ou
d’escroqueries.
Retrouvez l’article de GENDINFO.FR :
Crédit photo : avenir-gendarmerie.org