Refus d’obtempérer à Paris: Les trois policiers “sortent libres de toute charge” à ce stade
Selon leur avocat, ils ne sont pas mis en examen à l’issue de leur garde à vue
Après la passe d’armes politique entre Gérald Darmanin et Jean-Luc Mélenchon, l’enquête sur les tirs de policiers qui ont causé un blessé grave et entraîné la mort d’une passagère, samedi a Paris, a progressé ce mardi 7 juin. Les trois fonctionnaires sont ressortis libres des locaux de l’IGPN après leur garde à vue, a annoncé leur avocat à l’AFP, confirmant les informations de BFMTV et de CNews.
Les policiers, une femme et deux hommes, “sortent libres de toute charge”, a déclaré Me Laurent-Franck Liénard. “L’enquête va se poursuivre sous une autre forme et ils donneront tous les éléments de réponse afin que la vérité se manifeste pleinement.” “Ils n’ont rien à cacher et démontreront leur respect des règles et la légitimité de leur action”, a-t-il ajouté.
Les trois agents n’ont donc pas été déferrés devant un juge d’instruction à l’issue de leur garde à vue, ce qui signifie qu’ils ne sont pas mis en examen ni poursuivis à ce stade, a indiqué leur avocat, Laurent-Franck Liénard.
La légitime défense en question
Ils étaient entendus pour “violences ayant entraîné une ITT (interruption totale de travail) de plus de 8 jours avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique” et pour “violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique”.
Samedi, en fin de matinée, ils avaient ouvert le feu sur les occupants d’une voiture soupçonnés d’avoir refusé de se soumettre à un contrôle.
Les trois policiers “ont été dans une situation très dramatique, où leur vie était véritablement en danger, où ils ont dû faire usage de leur arme [dans le cadre de la légitime défense], ce qui est vraiment l’ultime recours policier”, avait relaté leur avocat lundi soir sur BFMTV. “On a des témoignages et il y a une vidéo”, avait-il ajouté. Une version très différente de celle livrée par l’un des passagers à nos confrères de RTL, qui rapporte des tirs alors que le véhicule était à l’arrêt.
Borne monte au créneau
Ce fait divers n’a pas manqué de faire réagir la classe politique après le décès de la passagère des suites de ses blessures, dimanche. Revenant sur ses deux tweets polémiques de samedi et dimanche, dont l’un affirmant que “la police tue”, Jean-Luc Mélenchon a enfoncé le clou ce mardi sur France Inter, expliquant avoir “monté le ton” pour dénoncer “l’évolution de l’usage de la force de la police telle qu’elle est aujourd’hui définie par le pouvoir politique qui commande”. “Je veux qu’on en parle”, a-t-il insisté, après la mort d’une passagère de voiture touchée par balle à la tête suite au refus supposé d’obtempérer du conducteur, lui-même grièvement blessé.
Après l’indignation du ministre de l’Intérieur et de la majorité au cours du weekend de la Pentecôte, Élisabeth Borne a dénoncé ce mardi “très choquants” et “outranciers” les propos de Jean-Luc Mélenchon. “Je trouve très choquante la façon qu’a Jean-Luc Mélenchon de s’en prendre systématiquement à la police”, a déclaré la Première ministre sur France Bleu. “Les policiers exercent une mission difficile au service des Français”.
Source HUFFPOST