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Priorités et défis de la Gendarmerie. Le nouveau DGGN, Le général d’armée Hubert Bonneau présente sa feuille de route

Le 14 novembre, les commandants de régions, groupements, sections de recherches et autres formations affiliées de la gendarmerie nationale ont participé à une réunion stratégique organisée à l’École militaire à Paris. Ce rassemblement, le premier sous l’égide du nouveau directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), le général d’armée Hubert Bonneau, a été l’occasion pour ce dernier de détailler ses orientations stratégiques en cohérence avec les directives matinales du ministre de l’Intérieur. Voici les points saillants de cette intervention qui pose les bases des priorités et défis actuels de la gendarmerie.

Un cadre de commandement clair et fédérateur

Dans son discours introductif, le général Bonneau a insisté sur la centralité du collectif dans la gendarmerie, renforcée par une organisation ancrée sur deux piliers :

• La militarité, pour structurer les responsabilités hiérarchiques.

• La territorialité, pour s’adapter aux besoins spécifiques de chaque région.

Les chefs de chaque échelon sont rappelés à leur rôle de garants de la cohésion nationale, avec pour mot d’ordre : fermeté, exemplarité et unité. Le général a salué l’engagement des gendarmes au quotidien, que ce soit lors de grands événements (Jeux Olympiques, 80ᵉ anniversaire du Débarquement) ou dans des situations de crise, comme les violences en Nouvelle-Calédonie et en Guadeloupe, démontrant ainsi la capacité de la gendarmerie à répondre à des contextes variés.

Contexte stratégique et priorités

Le général Bonneau a défini cinq grands marqueurs du contexte actuel, exigeant une adaptation constante des forces :

1. Tensions internationales impactant le territoire national.

2. Aggravation des violences et des criminalités, de la délinquance quotidienne aux menaces plus graves.

3. Radicalisation des contestations sociales, nécessitant une vigilance accrue.

4. Cybermenaces croissantes, notamment dans le cadre des nouvelles technologies.

5. Atteintes environnementales, devenues un enjeu crucial.

Selon le général, ces éléments marquent un point de bascule et appellent à des réponses fortes pour maintenir l’État de droit et la cohésion sociale. La gendarmerie, décrite comme une force armée de défense territoriale, joue un rôle central dans cette dynamique en renforçant sa présence sur le terrain, au service des préfets, et en appui à la police nationale.

Feuille de route stratégique

Hubert Bonneau a détaillé les orientations prioritaires à court et moyen terme, en les structurant autour de lignes d’opération pragmatiques.

1. Renforcement de la militarité et des compétences

Le premier axe repose sur le renforcement des fondamentaux militaires et opérationnels :

• Formation et commandement : Les gendarmes doivent être bien commandés et formés pour répondre à tout type d’événement, en toutes circonstances.

• Durcissement des unités : Les périodes d’entraînement doivent être préservées, et les gendarmes mobiles (G.M.) ainsi que départementaux (G.D.) doivent développer une maîtrise renforcée de l’usage de la force.

• Partenariat avec les Armées : La collaboration avec les forces armées est essentielle pour des exercices conjoints et des formations adaptées.

Ces efforts seront supervisés par la Direction des ressources humaines et le Commandement des écoles de la gendarmerie.

2. Lutte contre la délinquance et présence accrue sur le terrain

Le général a insisté sur une action décentralisée, orientée par les réalités locales :

• Renforcement territorial : Une couverture territoriale densifiée doit permettre une réponse rapide et adaptée aux enjeux locaux.

• Présence visible : Les efforts se concentreront sur une meilleure présence de voie publique (PVP), à travers des plans d’action élaborés par les échelons territoriaux.

• Programme des 238 brigades : Ce projet sera poursuivi avec un calendrier clair, destiné à informer les élus locaux.

L’objectif est de favoriser des solutions locales et concrètes face aux problématiques spécifiques de chaque territoire.

3. Amélioration de la police judiciaire

La modernisation de la police judiciaire (PJ) est un enjeu majeur :

• Développement du renseignement criminel : Renforcer l’analyse et le traitement des informations pour mieux lutter contre des structures criminelles comme le blanchiment ou les trafics en cryptoactifs.

• Usage de l’intelligence artificielle : Exploiter les avancées technologiques pour optimiser les enquêtes.

• Restructuration des unités spécialisées : Améliorer les performances des brigades d’investigation judiciaire et des sections de recherches.

4. Renforcement des partenariats

Le général Bonneau prône une coopération accrueentre acteurs de la sécurité :

• Collaboration renforcée avec la police nationale, les polices municipales et les armées.

• Intégration d’acteurs spécialisés, comme l’Office français de la biodiversité, pour des enjeux environnementaux spécifiques.

• Un plan d’action spécifique pour l’outre-mer, où les défis sont souvent particuliers.

Facteurs clés de succès

Pour réussir cette transformation, le général d’armée Bonneau a identifié quatre leviers principaux.

1. Recrutement et fidélisation

La gendarmerie doit continuer à recruter des jeunes motivés, capables d’affronter des contextes difficiles, tout en s’adaptant aux aspirations modernes des personnels :

• Critères de sélection : Renforcer les exigences en termes de discipline, résilience et mobilité.

• Fidélisation : Améliorer l’accompagnement des militaires et de leurs familles pour répondre aux aspirations individuelles.

2. Formation et aguerrissement

L’accent est mis sur une formation renforcée :

• Formation initiale pour développer des compétences robustes.

• Formation continue pour répondre aux évolutions, notamment dans les domaines cyber et numériques.

• Résilience morale et esprit de corps, indispensables à une gendarmerie unie.

3. Moyens matériels et technologiques

Des plans d’action spécifiques seront élaborés pour :

• Nouvelles technologies : Moderniser les outils de travail.

• Armement et munitions : Adapter les équipements pour faire face à des menaces complexes.

• Mobilité : Réforme des unités de sécurité routière et acquisition de nouveaux véhicules (hélicoptères, drones…).

4. Conditions de vie et de travail

Un plan immobilier vise à améliorer les infrastructures existantes, considérées comme un outil clé pour garantir la réactivité des gendarmes sur le terrain.

Une gendarmerie tournée vers l’avenir

La réunion s’est conclue sur un appel à l’action clair et engageant. Le général Bonneau a réaffirmé ses attentes :

• Performance et réactivité : Réponses adaptées aux défis contemporains, en particulier dans la lutte contre la délinquance et les trafics.

• Chefs responsables : Les cadres doivent analyser les enjeux locaux et mettre en œuvre des actions adaptées, tout en restant connectés aux réalités du terrain.

Le DGGN a promis de maintenir un contact régulier avec les unités, soulignant l’importance de la connexion entre la direction et le terrain. En écho aux mots du ministre de l’Intérieur, il a rappelé que les gendarmes doivent rester visibles et agir efficacement au quotidien, incarnant les valeurs fondamentales de l’Institution.

En conclusion, cette première réunion de commandement a permis de poser les bases d’une gendarmerie à la fois robusteadaptable et résolument tournée vers les défis futurs, confirmant son rôle central dans la défense de la cohésion nationale et la sécurité des citoyens.

Rédigé par pandore

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