Le Parlement européen a récemment adopté un projet de règles relatives au permis de conduire de l’Union européenne, comprenant une disposition controversée sur l’instauration de visites médicales régulières pour évaluer la capacité physique et mentale des conducteurs. Cependant, la mise en place de telles évaluations restera à la discrétion de chaque État membre. Actuellement, 14 États membres de l’UE, dont l’Italie et le Portugal, imposent déjà des bilans médicaux, tandis que l’Allemagne et la France ne les exigent pas.
En France, la proposition a suscité une opposition marquée de la part des députés Les Républicains (LR) et du Rassemblement National (RN). Brice Hortefeux et François-Xavier Bellamy (LR) ont critiqué l’idée d’une harmonisation des pratiques par l’Union européenne, soulignant que l’Europe devrait se concentrer sur l’amélioration de la vie des gens plutôt que de la compliquer.
En revanche, Karima Delli, rapporteure du texte et membre du groupe Europe Écologie, a dénoncé des arguments fallacieux et de la désinformation. Elle a noté qu’une majorité d’élus français au Parlement européen soutenait les contrôles médicaux et a appelé la France à les mettre en place.
Pauline Déroulède, une championne de tennis-fauteuil qui a perdu sa jambe gauche en 2018 après avoir été renversée par un automobiliste de 90 ans, a souligné un manque de courage politique dans le débat. Elle milite activement en faveur des tests d’aptitude à la conduite.
Période probatoire pour les débutants
La mesure, faisant partie de la stratégie européenne de sécurité routière visant à réduire de 50% le nombre de morts et de blessés sur les routes d’ici à 2030, a été adoptée avec une majorité de voix au Parlement européen. Elle comprend également une période probatoire de deux ans pour les conducteurs débutants, avec des restrictions strictes en matière d’alcool au volant et des sanctions plus sévères en cas de conduite dangereuse. De plus, le projet prévoit l’introduction d’un permis de conduire numérique, accessible via un téléphone portable. Bien que le texte ait été adopté au Parlement européen, il devra encore faire l’objet de négociations avec les États membres avant que les eurodéputés ne se prononcent sur sa version finale, ce qui devrait prendre plusieurs mois.