Des gendarmes ont été agressés et deux ont été blessés sur l’île d’Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, alors qu’ils intervenaient en raison d’un attroupement sur la route. Les faits se sont produits lundi dernier à hauteur de la tribu kanak de Banutr, au centre de cet atoll de 3 400 habitants, précise le parquet de Nouméa.
Des jeunes s’étaient rassemblés sur la route, dont certains en état d’ébriété selon les Nouvelles-Calédoniennes. Ils ont expliqué aux trois militaires venus sur les lieux qu’ils « attendaient leurs adversaires pour en découdre », a déclaré le procureur de la République Alexis Bouroz, dans un communiqué.
Les jeunes ont précisé aux gendarmes que l’affaire était liée « au meurtre de l’un des leurs », le 19 août dernier. Celui-ci avait été poignardé devant une station-service par un homme d’une trentaine d’années, placé depuis en détention provisoire.
Les agresseurs se sont «déchaînés»
« Alors que le dialogue semblait pourtant instauré, et pour une raison inexpliquée, un jeune a porté un coup de poing » à un gendarme, qui a fait usage d’un diffuseur lacrymogène, détaille le haut magistrat. Les individus se sont alors « déchaînés », frappant l’adjudante-chef de patrouille « à la tête avec une pierre », avant de « saccager le véhicule de service à coups de pierres et de l’incendier ».
La situation s’est calmée grâce à l’intervention de trois autres gendarmes qui n’étaient pas en service et passaient fortuitement à proximité.
À l’issue des premières investigations une équipe de l’antenne du GIGN et des gendarmes mobiles sont intervenus dans une tribu. Finalement, grâce à
l’intervention de chefs coutumiers kanaks, « six hommes de 20 à 40 ans » ont été remis aux gendarmes et placés en garde à vue. Ils ont reconnu « à des degrés divers » leur participation à ces agressions et comparaîtront devant le tribunal correctionnel.
L’adjudante-chef, blessée à la tête, a été transférée au Médipôle de Koutio, près de Nouméa. Ses jours ne sont pas en danger, a encore indiqué le parquet.