Un dispositif de fouilles exceptionnel a été déployé dans l’Orne pour tenter de retrouver le corps d’une femme que son mari dit avoir tuée il y a 33 ans.
« Les fouilles ont démarré (…) sur le secteur de La Chapelle-Souëf », à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’Alençon et « on a environ 40 gendarmes qui sont déployés depuis hier 28 juin, pour plusieurs jours si besoin est », a indiqué à la mi-journée le lieutenant-colonel Franck Piédagnel, adjoint au commandant du groupement de gendarmerie de l’Orne.
Le lieu a été indiqué aux enquêteurs par le suspect de 62 ans mis en examen fin mai pour enlèvement et séquestration, alors qu’il venait d’avouer avoir étranglé son épouse disparue en 1989. L’enquête n’avait démarré qu’en 2021, à la suite d’un signalement des enfants du couple aujourd’hui majeurs.
Interrogé en fin de journée, le parquet n’a souhaité faire aucune déclaration.
Sur la zone de fouilles, inaccessible au public, un photographe de l’AFP a aperçu de loin une pelleteuse à proximité d’une maison en pleine campagne.
Le dispositif « qui sort du commun » inclut notamment « quatre spéléologues du groupe des spéléologues de la gendarmerie nationale » parce que « le corps est censé se trouver dans une ancienne marnière », cavité creusée par l’homme pour extraire de la craie, a précisé le militaire, ajoutant qu’on ne savait « pas à quelle profondeur ».
Sont également mobilisés deux anthropologues du département anthropologie hémato-morphologie, et deux gendarmes du département signal image parole (SPI), chargé du traitement des données vidéo et audio, avec un géoradar.
« Le but avec le radar, c’est la détection d’anomalies dans le sol. C’est la technique mise en œuvre pour rechercher le corps enfoui », a ajouté le lieutenant-colonel.
Il reviendra au juge d’instruction du tribunal judiciaire d’Alençon, qui dirige l’enquête, de décider de la durée de ces fouilles, a souligné le lieutenant-colonel.
Dans un entretien exclusif à Ouest-France publié mardi, le suspect a expliqué avoir étranglé sa compagne dans le lit conjugal avec le fil du téléphone fixe. « Une version impossible à vérifier mais identique à celle donnée aux gendarmes », écrit le quotidien régional.
« J’assume mes actes, j’ai honte et je m’en veux », a déclaré à Ouest-France le retraité qui, selon ses déclarations au journal, avait dit aux proches de la victime présumée qu’elle avait tout plaqué pour un autre homme.
SOURCE : COURRIER PICARD