Face à la montée inquiétante des crimes de haine en France, l’Office central de lutte contre les crimes de haine (OCLCH) a lancé une application novatrice, « Neo Haine », pour aider les forces de l’ordre à mieux identifier et qualifier les infractions racistes et antisémites. Déployée fin 2023, cette application, accessible sur smartphone, guide les policiers et gendarmes via 19 questions visant à déterminer si une situation relève d’un délit ou crime de haine. Elle comprend aussi un glossaire, des fiches pratiques et un annuaire d’associations spécialisées.
« Cette application sert à aider les policiers et les gendarmes dans le travail de rédaction de procédure, explique le général Jean-Philippe Reiland, commandant de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH). Cet outil nous est très précieux car si le travail de procédure n’est pas effectué correctement, ça peut après nous être préjudiciable par la suite. »
Présentée au secrétaire d’État Othman Nasrou, le secrétaire d’État à la Citoyenneté et à la Lutte contre les discriminations, cette initiative s’inscrit dans une politique plus large de lutte contre les discriminations, face à l’explosion des actes haineux : +32 % en 2023, avec notamment une hausse de 192 % des actes antisémites. La sensibilisation et la formation des agents de terrain sont au cœur de cette stratégie, l’OCLCH ayant formé en décembre des « formateurs relais » pour transmettre des compétences spécifiques à la gestion des enquêtes et l’accueil des victimes. Selon les autorités, seulement 4 % des victimes osent porter plainte, soulignant l’importance de ce dispositif pour encourager les signalements et améliorer les réponses judiciaires.
Ne rien laisser passer
Le secrétaire d’État a affirmé la volonté gouvernementale de ne laisser aucune agression ou propos haineux impunis, annonçant des moyens renforcés pour l’identification des auteurs de tels actes, en ligne comme dans la vie réelle. En 2023, plus de 15 000 infractions de cette nature ont été répertoriées en France, un chiffre qui, selon les experts, sous-estime l’ampleur réelle du phénomène.