Le gouvernement a annoncé vendredi 10 juin déployer en urgence un escadron de gendarmes mobiles sur l’Île de Mayotte, en proie à des violences et où deux magistrates ont été agressées, afin d’y « restaurer l’ordre républicain » sur demande du préfet. Des bandes rivales s’affrontent depuis lundi à Majicavo et Koungou, au nord-est du département, à la suite du meurtre par arme blanche d’un jeune homme, la veille.
Les forces de l’ordre sont intervenues pour « libérer de nombreux axes régulièrement entravés par des barricades enflammées », des opérations au cours desquelles « quatre gendarmes départementaux ainsi que trois gendarmes mobiles ont été blessés par jets de projectiles et des coups », ont indiqué les ministères de l’Intérieur et des Outre-mer.
Des magistrates agressées
Deux magistrates ont porté plainte après avoir été agressées la veille par un groupe de personnes armées de machettes, qui s’en sont pris à leurs véhicules alors qu’elles quittaient le tribunal pour regagner leurs domiciles.
La mort d’un jeune homme comme déclencheur
A l’origine de ce nouvel épisode de violence dans le 101e département français, il y a la mort d’un jeune de Koungou, qui a donné lieu à des représailles en cascade. A chaque fois, le même scénario se répète : les affrontements perturbent aux heures de pointe une circulation déjà saturée sur l’île, les gendarmes interviennent et deviennent à leur tour la cible de jets de pierres.
Un scénario banal dans « l’île aux parfums », où l’immigration et la pauvreté ont accentué des clivages entre villages et quartiers dont les jeunes s’affrontent régulièrement à coups de pierres et d’armes blanches.
Des précédents en mai et février
L’envoi d’un escadron de gendarmes mobiles à Mayotte, réponse d’urgence déjà apportée lors de troubles précédents. Le 29 mai, un jeune homme était déjà décédé, à Acoua dans le nord-ouest, après une agression à l’arme blanche. L’auteur avait été interpellé deux jours plus tard et incarcéré. Mayotte, archipel de l’océan Indien, est régulièrement secoué par des flambées de violences entre bandes ou contre les forces de l’ordre, lorsqu’elles interviennent pour y mettre fin.
En février, excédés, des habitants avaient bloqué pendant plusieurs jours les accès à leur quartier et tenté d’entraver des axes de circulation. En 2021, le parquet de Mamoudzou a enregistré une augmentation de 25 % des saisines pour des faits criminels à Mayotte et de 21 % pour des délits.