À quelques semaines d’une élection législative déterminante pour l’avenir du pays, et alors que le Rassemblement national est donné favori dans les sondages, on se prépare. En effet, selon une information du JDD, en fin de semaine dernière, à la suite d’une réunion « habituelle et hebdomadaire », l’armée « étudie tous les scénarios » quant aux résultats des prochaines élections législatives.
Parmi eux : une victoire dans les urnes du parti de Jordan Bardella, le conduisant à Matignon, qui pourrait amener des troubles dans la rue et dans les banlieues. « C’est quelque chose que l’on imagine. Le propre des armées, c’est de toujours anticiper », confesse un gradé. Il poursuit : « On s’attend à ce que ça soit compliqué. Au regard de la situation actuelle, les FSI pourraient être énormément sollicitées, les armées risquent également de l’être davantage. »
La crainte d’un « embrasement »
En cas d’émeutes, les renforts militaires seraient accueillis favorablement par la communauté policière. « On est 250 000 policiers et gendarmes en France, nos effectifs ne sont pas extensibles. La question qui revient souvent de l’intervention de l’armée serait à nouveau posée », affirme au JDD Eric Henry, délégué national Alliance Police nationale, qui craint un « embrasement » du pays en cas de victoire du RN.
Selon les informations du JDD, cette crainte serait partagée par les services de renseignements territoriaux. Pour faire face, la police et la gendarmerie s’organisent d’un point de vue logistique : « bouclier, grenade, casques, lanceur d’eau, matériel de protection : tout ça c’est systématique demandé. La sécurité et la protection des collègues est une nécessité », détaille Eric Henry. Selon lui, le 7 juillet est considérée comme une date à « haut risque » et l’objectif est de tirer les leçons des émeutes de l’an dernier, à la suite de la mort de Nahel, durant lesquelles certains commissariats « étaient, en quelques jours, en pénurie de moyens de défense ».
Des instructions sont données aux équipes de police et de gendarmerie « afin d’avoir le plus de personnel disponible » ce soir-là et les jours qui suivent. Comprenez : tout le monde sur le pont. Le contexte est d’autant plus délicat que débuteront les Jeux olympiques seulement quelques jours plus tard.
Source : JDD