Le 1er septembre 2024, l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN), fondée sous cette appellation en 1918, a pris le nom d’Académie militaire de la gendarmerie nationale (AMGN). Cette transformation, issue de deux années de réflexion, a été officialisée par un arrêté publié le 5 août 2024. L’objectif de cette réorganisation est d’harmoniser le parcours de formation des officiers et de renforcer le concept de « continuum de sécurité ».
Forte de 106 années d’existence, l’École des officiers de la gendarmerie nationale, située à Melun (Seine-et-Marne) depuis 1945, est devenue l’Académie militaire de la gendarmerie nationale à partir du 1er septembre 2024.
L’arrêté du 5 août 2024, définissant les fonctions et la structure de l’établissement, a été publié dans le Journal officiel le 13 août 2024. Il a été signé au nom du ministre par le directeur général de la gendarmerie nationale, le général Christian Rodriguez.
Une organisation moderne et tournée vers l’avenir
Ce changement de nom s’accompagne d’une réorganisation de l’institution. Selon l’article 1 de cet arrêté, l’AMGN reste sous l’autorité du commandant des écoles de la gendarmerie nationale, conformément au Code de la défense.
Cette nouvelle structure, qui remplace une organisation en place depuis 1950, est le résultat de deux ans de travail avec la Direction générale de la gendarmerie nationale. Le général Laurent Bitouzet, commandant des écoles de la gendarmerie nationale depuis le 1er septembre 2024, explique que l’objectif était de créer une structure plus moderne, capable de formaliser les évolutions récentes dans les domaines du recrutement et de la formation des officiers. Le terme « académie » reflète mieux cette nouvelle ambition et ancre davantage l’institution dans sa dimension militaire.
La nouvelle structure de l’AMGN
L’Académie militaire de la gendarmerie nationale englobe désormais toutes les entités présentes sur son site de Melun ainsi que celles situées à l’école militaire de Paris, élargissant ainsi son périmètre au-delà de celui d’une simple école. Elle comprend notamment :
- une division dédiée à la formation des élèves ;
- une division responsable des enseignements militaires et académiques ;
- une mission pour les actions nationales et internationales ;
- une division d’appui à la formation ;
- un centre de recherche de la gendarmerie nationale ;
- un centre d’enseignement militaire supérieur, dédié à la formation continue des officiers ;
- un centre de formation opérationnelle utilisant la simulation numérique ;
- et le musée de la gendarmerie.
Quatre écoles en une
L’Académie, comme l’EOGN avant elle, forme avant tout les chefs militaires dans les domaines du commandement, de la gestion de crise, ainsi que des traditions et de l’engagement. Pour cela, elle regroupe quatre écoles sous une même entité. La première est celle de la formation militaire initiale, destinée à recruter des candidats titulaires d’un Bac+5 pour les former en tant que militaires et officiers. La deuxième est l’école de formation métier, qui fait partie du réseau de l’Institut national du service public (INSP), ce qui en fait la seule école militaire à en faire partie. La troisième est l’école de formation continue, qui regroupe l’enseignement militaire supérieur, permettant l’évolution des officiers au cours de leur carrière. Enfin, le Centre de formation des dirigeants (CFD) est devenu le Centre d’enseignement militaire supérieur (CEMS), précise le général Bitouzet.
Renforcer le continuum de sécurité
La quatrième « école », bien qu’elle ne figure pas explicitement dans l’organisation, est celle qui porte le « continuum de sécurité ». Les trois autres écoles (initiale, métier et continue) proposent des formations ouvertes aux administrations et entreprises privées. Par exemple, le MBA, lancé il y a dix ans, illustre cette stratégie d’ouverture. D’autres initiatives, telles que des formations d’une journée ou des échanges dans le cadre de l’INSP, existent également.
En 2025, l’Académie accueillera la première promotion d’élèves issus d’écoles d’ingénieurs ou de commerce dans le cadre d’un parcours grandes écoles. Ceux-ci passeront un semestre à l’Académie pour apprendre le commandement, la gestion de crise et la mise en situation opérationnelle. L’objectif est de diffuser une culture de sécurité, car, comme le rappelle le général Bitouzet, « la sécurité est l’affaire de tous sur le terrain ».
Une mission nationale et internationale
Nouvellement créée par l’arrêté du 5 août 2024, la mission des actions nationales et internationales vise à coordonner les actions de rayonnement et de formation, tant au niveau national qu’international. L’Académie accueille une cinquantaine d’élèves étrangers chaque année pour les former aux différents niveaux de la formation militaire et de métier.
Le centre de formation opérationnelle par simulation numérique
Un élément clé de cette réforme est la création d’un centre de formation utilisant la simulation numérique pour concevoir des mises en situation opérationnelles. Ce centre permet aux officiers de s’entraîner à la planification et à la gestion des opérations. Depuis cinq ans, l’enseignement repose principalement sur des simulations numériques en 2D et 3D, ce qui permet de se former aux diverses situations tactiques.
Des antennes de ce centre sont déjà en activité à Dijon et à Saint-Astier, offrant aux unités opérationnelles l’opportunité de s’entraîner avant leurs stages pratiques, note le général Bitouzet.
Source : GENDINFO