César Lizurey, ancien commandant de la compagnie de Nouméa, a été mis en examen, en début de semaine, pour non-assistance à personne en péril. A l’origine de ces poursuites, la mort d’une gendarme à Nouméa, en avril 2020.
Les faits se sont déroulés le 12 avril 2020 en fin d’après-midi. Amel, une maréchale des logis-cheffe de 31 ans, a été retrouvée morte à son domicile, d’une balle tirée avec son arme de service. A l’époque, le commandant de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie, le général Christophe Marietti, a affirmé qu’il s’agissait d’un suicide.
Mais plusieurs éléments du dossier ont conduit le parquet de Nouméa à pousser les investigations, et à enquêter sur le rôle éventuel du chef d’escadron César Lizurey, seul témoin de la scène, dans la mort de celle qui, semble-t-il, était à l’époque sa maîtresse. Ce dernier – qui n’est autre que le fils de Richard Lizurey, ex-directeur général de la gendarmerie nationale – justifie sa présence sur place par des messages inquiétants d’Amel, dans lesquels elle menaçait de se suicider s’il ne la rejoignait pas immédiatement. Arrivé sur place, il dit avoir tenté de la désarmer, avant d’essayer de négocier. Le tir serait parti alors qu’elle tenait encore l’arme, il aurait appelé les secours puis tenté un point de compression.
Zones d’ombre
Mais pourquoi ne pas avoir appelé les gendarmes avant ? La question est même posée par l’Inspection générale de la gendarmerie dans son rapport. L’IGGN précise que César Lizurey pourrait ne pas avoir pris « toutes les mesures nécessaires afin d’éviter le drame, courant notamment le risque d’intervenir sans renfort et de tenter de désarmer seul la jeune femme ».
Autre zone d’ombre, l’audition d’un gendarme chargé de l’enquête. Selon lui, il aurait subi des pressions de la part de sa hiérarchie pour qu’il ne creuse pas ses investigations. Le même gendarme fait aussi état de procédures non respectées et de perquisitions bâclées. Autant d’éléments qui ont poussé le procureur de la République, Yves Dupas, à transmettre un réquisitoire supplétif au juge d’instruction de Nouméa. Une information révélée par nos confrères du journal Le Point« .
Un réquisitoire, qui a donc conduit à la mise en examen de César Lizurey.
SOURCE : Nouvelle Calédonie 1