Un jeune habitant de Remauville en Seine et MARNE a perdu sa fille et sa mère dans un accident de voiture. Comble de l’horreur,
Il y a quelques mois, sa compagne était décédée de maladie.
Touchée par cette histoire, la gendarmerie a lancé une cagnotte pour l’aider.
« Je ne pensais pas que les gendarmes pouvaient faire cela », confie Benoît. Le drame vécu par cet homme, un habitant de ce village proche de Nemours, a bouleversé les militaires du groupement de la gendarmerie de Seine-et-Marne. Ils ont lancé une cagnotte sur Internet, « un pot commun », pour aider ce père de famille, âgé de 30 ans, à payer les obsèques d’Aurore, sa fille de 7 ans scolarisée dans la commune, et Pascale, sa mère de 63 ans. Toutes les deux ont péri lors d ‘un terrible accident de la route, samedi dernier à Poligny.
Une tragédie qui fait suite à une autre épreuve de la vie qui a durement frappé Benoît il y a seulement quelques mois. Audrey, sa femme et mère de leur enfant, était décédée le 12 octobre dernier, des suites d’une infection fulgurante.
Un père en détresse
Fortement ému par cette histoire, comme tous les intervenants, un gendarme accompagné d’un aumônier protestant, s’est rendu au chevet de ce père en détresse. « J’étais de permanence lorsque c’est arrivé. J’ai été touché, explique le militaire. Il semble avoir été sensible à cette démarche même s’il nous a bien expliqué, avec ses mots, ce qu’il pensait de Dieu actuellement. »
« Je choisis les moments où je m’effondre »
Au moment de l’annonce, Benoît a, dans un premier, cru à une mauvaise blague. « Il a fallu qu’on lui explique que deux gendarmes, dont un officier, qui se déplacent, ce n’est pas pour rire », raconte le même militaire, affecté par l’histoire. Dans le déni, le père prend alors toute la violence des faits de plein fouet.
« Ils ne m’ont pas laissé seul jusqu’à ce que des proches viennent à mon chevet, raconte cet homme d’une voix étonnamment calme avait d’expliquer : Je n’ai pas eu une vie facile alors j’ai pris l’habitude de cloisonner. Je choisis les moments où je m’effondre. »
« C’est abominable »
« Je leur ai expliqué que j’avais perdu mon épouse sept mois plus tôt », ajoute Benoît qui confesse « avoir voulu en finir ». « C’est abominable, il n’y a pas de mot ». Après dix ans de vie commune, le couple s’était marié le 28 septembre 2018. Admise à l’hôpital, le 1er octobre 2019 suite à une infection postopératoire, sa femme a sombré dans un coma dont elle ne s’est jamais relevée. « Les gendarmes sont incroyables. Certains sont passés me voir depuis les faits, décrit-il. Outre les obsèques, cet argent pourra peut-être lui permettre un nouveau départ. « Dans quelques mois je vais partir ailleurs, en dehors de cet endroit qui m’a tout pris », conclu-t-il.
Source Le Parisien