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Un an et demi avant sa disparition le 23 septembre 2023 à Saint-Blaise-la-Roche, Lina avait accusé deux jeunes majeurs de l’avoir violée. Sa plainte a été classée sans suite par le parquet de Saverne mais les deux hommes ont fait l’objet de vérifications. Ils seraient étrangers à la disparition de l’adolescente.
Comment ne pas s’interroger sur un possible lien entre les faits survenus lors de cette soirée du 4 mai 2022 et la disparition de Lina seize mois et demi plus tard ? Ce soir du printemps 2022, quatre personnes sont réunies au domicile d’un jeune homme à La Broque, dans la vallée de la Bruche. Un ami de l’occupant du logement est présent, ainsi que Lina et une autre jeune femme. Tous les quatre appartiennent au même cercle d’amis. Au cours de cette soirée, l’adolescente alors âgée de 13 ans et 8 mois aurait eu des rapports sexuels avec les deux jeunes majeurs.
Le 27 juin 2022, Lina se rend à la gendarmerie de Schirmeck en compagnie de sa mère pour déposer plainte. Lors de son audition, elle déclare qu’elle a été violée par ces deux hommes. Les gendarmes enregistrent sa plainte puis commencent leur enquête.
Infraction insuffisamment caractérisée
Quand ils sont interrogés à leur tour, les deux suspects contestent avec force les accusations de viol. S’ils ne nient pas l’existence de relations sexuelles durant cette soirée, tous deux affirment qu’il s’agissait de rapports consentis.
Au terme des investigations des gendarmes, le parquet de Saverne décide, au printemps 2023, d’un classement sans suite de la procédure pour « infraction insuffisamment caractérisée ». Un cas de figure relativement fréquent dans des dossiers qui, faute de preuves complémentaires, se résument bien souvent à la parole de l’un contre celle de l’autre.
Ce qui surprend quelque peu ici, c’est le choix de classer un dossier dans lequel la plaignante n’avait pas encore atteint l’âge de 15 ans en dessous duquel on considère, depuis la loi du 21 avril 2021 sur les violences sexuelles, qu’un consentement est impossible à rechercher.
« On nous avait dit qu’une confrontation allait être organisée. Or cette confrontation n’a jamais eu lieu »
Contacté par nos soins ce vendredi en fin d’après-midi, Me Matthieu Airoldi ne cache pas son « étonnement » dans la mesure où le classement sans suite « n’a jamais été notifié » à la mère de Lina, dont il défend les intérêts. « On s’étonne d’autant plus vivement qu’on nous avait dit qu’une confrontation allait être organisée entre Lina et les deux hommes qu’elle met en cause. Or cette confrontation n’a jamais eu lieu. C’est d’autant plus bouleversant pour la maman qu’elle n’a eu de cesse de demander que l’enquête vérifie si des liens pouvaient exister entre les deux dossiers. »
La maman de Lina sera entendue par la juge d’instruction Sophie Thomann le 1er février au tribunal judiciaire de Strasbourg.
Source : Les Dernières Nouvelles d’Alsace
