En 2024, la délinquance en France a atteint des niveaux préoccupants selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). En moyenne, chaque jour, on a recensé 3 homicides, 600 cambriolages, 330 vols avec arme à feu et 1110 escroqueries. Le nombre de victimes d’homicide a augmenté de 28 % entre 2016 et 2024, atteignant 1186 décès. À cela s’ajoutent environ 4000 tentatives d’homicide, traduisant une volonté marquée de tuer. Les territoires d’outre-mer enregistrent un taux disproportionné d’homicides, avec la Guyane en tête, où le taux par habitant est dix fois supérieur à la moyenne nationale.
Très forte hausse des violences sexuelles
Les violences sexuelles connaissent une hausse spectaculaire, avec 123.210 infractions signalées en 2024, soit plus de 330 par jour. Ces chiffres, bien qu’en augmentation, pourraient sous-estimer la réalité en raison d’une forte zone grise. Cette tendance, amorcée par le mouvement #MeToo, reflète à la fois une libération de la parole et une dégradation générale des comportements. Les violences intrafamiliales représentent 55 à 60 % des atteintes à l’intégrité physique, qui avoisinent 1000 infractions quotidiennes.
Les atteintes aux biens présentent un tableau plus contrasté : si les cambriolages stagnent à 220.213 faits en 2024, les vols sans violence contre des personnes chutent de 11 %, et les vols de véhicules diminuent légèrement (-2 %). Cette baisse s’explique en partie par des mesures de prévention renforcées, telles que les dispositifs de sécurité modernes.
Priorité au trafic de stupéfiants
Le trafic de stupéfiants reste une priorité pour les autorités. En 2024, 271.808 infractions liées à l’usage de drogues (+12 %) et 49.628 pour trafic (+5 %) ont été relevées. Malgré les efforts des forces de l’ordre, la justice peine à répondre aux besoins, avec une surpopulation carcérale chronique : 80.000 détenus pour 62.000 places.
Ce panorama reflète une société en proie à une crise profonde. Le criminologue Alain Bauer pointe un « retour structuré de la violence », alimenté par des tensions sociales, une défiance envers les institutions et l’influence des réseaux sociaux. Pour assurer une sécurité durable, des solutions structurelles s’imposent.