La Défenseure des droits en France, Claire Hédon, a demandé des « poursuites disciplinaires » à l’encontre de quatre gendarmes impliqués dans l’arrestation ayant conduit à la mort d’Adama Traoré en 2016. Adama Traoré, âgé de 24 ans, est décédé dans la cour de la caserne de gendarmerie de Persan, près de Paris, peu après son arrestation à la suite d’une course-poursuite.
Plusieurs manquements
Claire Hédon a identifié plusieurs « manquements » commis par les gendarmes dans cette affaire. Elle estime qu’ils ont manqué à leur « devoir de protection à l’égard de toute personne appréhendée », notamment en ne prenant pas les mesures nécessaires pour préparer l’arrivée des pompiers lorsque Adama Traoré était inconscient. Elle souligne également que les gendarmes ont fait preuve de « défaut d’attention » après l’interpellation, alors que la victime avait signalé des difficultés respiratoires. L’adjudant-chef chargé de rendre compte aux pompiers a également été critiqué pour son manque de rigueur et d’objectivité dans son rapport, ce qui aurait pu réduire les chances de sauver la vie d’Adama Traoré.
L’action des gendarmes était conforme répondent leurs avocats
La Défenseure des droits ne se prononce pas sur la proportionnalité de l’usage de la force par les gendarmes, mais elle recommande la diffusion d’une note au sein de la gendarmerie nationale sur les risques de l’immobilisation ventrale, une technique utilisée lors de l’arrestation. Les avocats des trois gendarmes impliqués dans l’affaire ont réagi en déclarant que cette décision confirmait que les actions des gendarmes étaient conformes à ce qui leur avait été enseigné, tandis que l’avocat de la famille d’Adama Traoré a choisi de ne pas commenter.
L’heure est aux réquisitions
Selon des sources proches du dossier, les investigations judiciaires sont terminées et le parquet de Paris doit maintenant formuler ses réquisitions. Les trois gendarmes impliqués dans l’arrestation ont été placés sous le statut de témoin assisté en 2018.