Contexte Budgétaire
En 2024, la mission Sécurités, incluant la gendarmerie nationale, a vu ses crédits augmenter de 3,2 % en autorisations d’engagement et de 5,4 % en crédits de paiement. La gendarmerie nationale a bénéficié d’une hausse de 6,41 % en autorisations d’engagement et de 4,87 % en crédits de paiement. Ces augmentations sont principalement dues à l’application des protocoles issus du Beauvau de la sécurité et des mesures générales de revalorisation de la fonction publique.
Gestion des Crédits
La gestion des crédits a été marquée par des mouvements importants en cours d’année, notamment des mises en réserve et des annulations de crédits. La gendarmerie nationale a dû geler plus de 8 % de ses crédits hors titre 2, ce qui a dépassé les 5,5 % réglementaires. Les crédits gelés ont été progressivement dégelés pour financer des dépenses imprévues, notamment celles liées aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP) et aux opérations en Nouvelle-Calédonie.
Dépenses de Personnel

Les dépenses de personnel de la gendarmerie nationale ont fortement augmenté en 2024, avec une hausse de 7,2 % en exécution, dépassant les crédits ouverts en loi de finances initiale. Cette augmentation est due à une hausse des effectifs et à une revalorisation des primes et indemnités. Les primes ont augmenté de 15 % pour la gendarmerie, en grande partie à cause des JOP.
La gendarmerie nationale a recruté 1059 ETP en 2024, dépassant légèrement l’objectif fixé. Cependant, les départs restent élevés, avec une augmentation des départs en retraite et des départs temporaires. La gendarmerie nationale renouvelle environ 11 % de ses effectifs chaque année.
Dépenses de Fonctionnement
Les dépenses de fonctionnement de la gendarmerie nationale ont augmenté de manière significative en 2024, en raison des coûts liés aux JOP et aux opérations en Nouvelle-Calédonie. Les dépenses de transport et d’hébergement ont fortement augmenté, notamment pour la gendarmerie mobile, par exemple les dépenses d’alimentation de la gendarmerie mobile ont également augmenté de 66 %.
Dépenses d’Investissement
Les dépenses d’investissement de la gendarmerie nationale ont diminué en 2024, avec une baisse de 26 % des autorisations d’engagement. Les opérations immobilières ont été reportées, et l’achat de véhicules a été réduit. La gendarmerie nationale a toutefois poursuivi le renouvellement de ses véhicules blindés.
La gendarmerie nationale a également utilisé des contrats de partenariat pour financer ses grands projets immobiliers, comme les installations du GIGN et du groupement blindé de gendarmerie mobile à Satory.
Mentionnons que les projets de démétropolisation du CoSSeN et de l’OCLDI semblent reportés mais pas annulés.
Réservistes

La gendarmerie nationale a recruté 32983 réservistes en 2024, avec une augmentation de 22,5 % des jours-réservistes. Cependant, le rythme de recrutement reste insuffisant pour atteindre l’objectif de 50000 réservistes en 2027.
Conclusion
La gendarmerie nationale a fait face à des défis budgétaires importants en 2024, avec une augmentation des dépenses de personnel et de fonctionnement, et une diminution des dépenses d’investissement. La gestion des crédits a été complexe, avec des mouvements importants en cours d’année.
Le budget 2025 est un budget de transition au regard des instabilités politique de la fin d’année 2024. Ainsi, les véritables enjeux sont reportés sur le Projet de Loi de Finances 2026. Au regard des premières déclarations du 1er Ministre, M. François BAYROU, il nous semble évident que le budget à venir ne répondra pas aux ambitions passées. L’article du Figaro sur la hausse du coût de la fonction publique laisse songeur.
Article de L’APNM GendXXI
