Réouverture de la caserne du Conquet La brigade de gendarmerie du Conquet, située près de Brest (Finistère), a rouvert ses portes le 30 décembre 2024, après une fermeture de quinze jours due à des conditions de vie jugées inacceptables. Privés d’eau chaude et de chauffage, les locaux et les logements des gendarmes affichaient des températures proches de 10 degrés, rendant l’accueil du public et le quotidien des familles impossibles.
Cette situation est le résultat d’un manque chronique d’entretien des casernes, un problème récurrent depuis la signature en 2007 d’un bail emphytéotique administratif avec la Société des casernes du Finistère, gérée par Vinci et Atlante Gestion. Cette externalisation de la gestion a entraîné une dégradation progressive des infrastructures, avec des travaux de maintenance jugés insuffisants.
Durant la fermeture, les gendarmes ont été temporairement redéployés à la brigade de Plouzané, tandis que certaines familles ont dû se reloger ailleurs. Si l’eau chaude a été rétablie avant la réouverture, le chauffage n’a été fonctionnel qu’à partir du 23 décembre.
Un problème plus vaste
Cette crise illustre un problème plus vaste touchant plusieurs casernes du Finistère, notamment celle de Quimperlé, où les conditions de vie sont marquées par l’humidité, les infestations de rats et cafards, des installations électriques vieillissantes et une isolation thermique insuffisante. Les autorités locales, notamment le maire du Conquet et le conseil départemental, ont souligné l’urgence d’agir. Des discussions sont en cours pour décider entre une rénovation coûteuse des bâtiments existants, estimée entre 10 et 20 millions d’euros, ou un déménagement vers de nouvelles installations. Le maire de Quimperlé insiste sur l’importance de maintenir les gendarmes au centre-ville pour préserver le dynamisme local.
La réouverture de la brigade du Conquet ne résout pas pour autant le problème de fond. Les autorités disposent de trois mois pour proposer une solution structurelle afin d’assurer des conditions de travail et de vie dignes pour les gendarmes et leurs familles. Cette crise met en lumière les conséquences d’une gestion externalisée des infrastructures publiques et l’urgence de repenser ce modèle pour éviter de futures fermetures.