Le général Soubelet, ancien numéro 3 de la gendarmerie ne mâche pas ses mots au lendemain de l’intervention du ministre de l’Intérieur sur le prétendu « racisme dans la police ».
« Les déclarations du ministre de l’intérieur me laissent pantois.
Ignorer à ce point le bon sens et la cohérence lorsqu’on est responsable des institutions qui sont garantes de la sécurité du Pays est une faute grave.
Oui il existe des policiers et des gendarmes qui franchissent les limites.
Oui certains sont racistes et cela n’est pas tolérable.
Oui ils méritent d’être sanctionnés sévèrement.
Aussi sévèrement que ceux qui les insultent et les agressent.
Mais les gendarmes et les policiers ont besoin de soutien et pas de suspicion. Ils sont depuis des mois très sollicités en raison des événements dans notre pays et pour 98% d’entre eux font preuve d’une motivation et d’une abnégation qui forcent le respect.
Mais apparemment pas celui du ministre de l’intérieur qui est prêt à prendre des mesures pour une minorité en blessant les centaines de milliers de membres des forces de l’ordre actifs et retraités et leurs familles qui partagent leur quotidien exigeant.
Tout cela prouve une fois encore l’incompétence et l’amateurisme de ceux qui nous gouvernent car je ne peux pas croire qu’il ait annoncé ces mesures incohérentes et dangereuses dans leur mise en œuvre sans l’aval des responsables de l’Exécutif.
Le ministère de l’intérieur est tout comme celui des Armées un ministère dont le fonctionnement et l’efficacité reposent sur la confiance. Confiance réciproque entre le ministre et le gendarme ou le gardien de la paix du terrain.
Or depuis les événements des gilets jaunes cette confiance a été entamée notamment au moment où les directives ineptes de Beauvau ont mis toute la hiérarchie des deux institutions en porte à faux et ont produit les situations d’affrontements avec leurs conséquences.
Cette confiance a désormais disparu et c’est souvent la mort dans l’âme que certaines directives sont appliquées au nom de la discipline.
Ces dernières annonces pourraient à juste titre avoir un effet sur cette discipline et peser sur la motivation et l’engagement des acteurs de terrain.
C’est consternant ce travers qui consiste à réagir à chaud sur des manipulations comme les manifestations en faveur de la famille Traoré et de communiquer à grands renforts de déclarations médiatiques.
Dernier point: le racisme serait moins important si une minorité de voyous et de délinquants ne se réfugiaient pas derrière leur couleur de peau pour défier, insulter et agresser parfois sauvagement les forces de l’ordre, les pompiers et tous ceux qui représentent notre société qu’ils exècrent.
À force de leur trouver des excuses grâce à la bien pensance et de ne pas sanctionner ces tristes individus les membres des forces de l’ordre sont découragées.
Plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes la lâcheté conduit toujours à exiger toujours davantage de ceux qui sur le terrain assument la misère sociale et morale, conséquences d’une politique désastreuse.
Mais les membres des forces de sécurité doivent être convaincus que les Français ont confiance en eux et que la majorité silencieuse les soutient. J’en reçois le témoignage quotidiennement et j’adresse ma reconnaissance personnelle à toutes ces femmes et ces hommes qui dans l’exercice de leur métier donnent le meilleur d’eux mêmes sans calcul.«
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