Outre les trois gendarmes grièvement blessés dans cette explosion, c’est le suspect que les gendarmes étaient venus interpeller qui est mort.
Le flou reste entier suite à l’explosion d’une maison dans l’Allier blessant grièvement trois gendarmes et tuant l’homme qu’ils étaient venus interpeller. Voici ce que l’on sait de l’enquête pour le moment.
L’occupant de la maison devait être interpellé
Trois gendarmes du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) et quatre gendarmes de la brigade territoriale du Mayet-de-Montagne (Allier), se sont rendus le 15 mars dernier un peu avant 13 heures dans la commune de La Chapelle (Allier).
Les militaires se rendaient chez un homme « potentiellement dangereux » pour l’interpeller car il ne respectait pas son régime probatoire, a-t-on appris le 16 mars 2023.
Les circonstances exactes du drame sont encore floues, mais selon les premiers éléments de l’enquête, les gendarmes ont remarqué une forte odeur d’essence en arrivant sur les lieux et ont vu le suspect entrer dans la maison. Ils l’ont alors interpellé et menotté, et c’est à ce moment-là que l’explosion s’est produite. Les trois militaires du PSIG ont alors subi l’effet de blast, l’explosion a généré un incendie et fragilisé la maison qui menaçait de s’effondrer. Sur place, les pompiers de l’Allier ont déployé 57 hommes et 27 véhicules.
Un suspect au CV chargé
Il s’agit d’un homme de 38 ans, très défavorablement connu de la police et de la justice. Sous bracelet électronique depuis le 16 février dernier jusqu’au 4 avril prochain ayant conduit une voiture sous l’emprise de stupéfiants, d’après franceinfo de source proche du dossier. Condamné à trois mois de prison avec annulation de son permis de conduire. Incarcéré du 1er novembre 2017 jusqu’au 10 mars 2018, condamné à six mois de prison dont trois mois avec sursis avec mise à l’épreuve pour menace de mort sur un agent du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP).
Condamné en 2018 à trente jours de prison pour conduite sous emprise de stupéfiants, là encore. Son agent du SPIP avait signalé son profil psychologique fragile et il était considéré comme « potentiellement dangereux », a précisé Eric Neveu, le procureur de Cusset.
Un gendarme brûlé à 90%
Le 16 mars dernier, les trois gendarmes les plus sérieusement touchés étaient toujours hospitalisés à Lyon. Le plus gravement a été plongé dans le coma, car brûlé à 90 %. Son pronostic vital est toujours engagé, car les médecins ne savent pas comment peut se passer la sortie du coma.
Le général Laurent Tavel, commandant de la région de gendarmerie d’Auvergne Rhône-Alpes, est venu apporter son soutien aux familles des gendarmes blessés le 16 mars à la compagnie de gendarmerie de Vichy.
Déterminer les causes de ce drame
« Attendait-il les gendarmes ? Avait-il prévu de se suicider en tuant des gendarmes ? Nous ignorons pour l’heure les circonstances exactes de cette explosion, mais il y avait a priori des odeurs d’essence », a indiqué à France Bleu le procureur de Cusset Eric Neveu.
Une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique » a été ouverte par le parquet pour déterminer les causes exactes de ce drame, elle a été confiée à la section de recherches de gendarmerie de Clermont-Ferrand.
Des expertises sont en cours pour essayer de comprendre ce qui s’est passé, indique le procureur de Cusset à franceinfo. L’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) a été dépêché sur place. Des auditions sont en cours. Eric Neveu, le procureur de Cusset, tiendra une conférence de presse avant ce week-end.