Pointées du doigt, les plateformes ont permis à des émeutiers de s’organiser au cours des derniers jours. Mais les autorités réussissent à identifier des malfaiteurs sur Snapchat ou TikTok.
« On brûle tout dans le 57 », « mortier74 »: depuis les émeutes qui ont suivi la mort de Nahel, les cyberenquêteurs fouillent Snapchat, TikTok et autres réseaux sociaux pour identifier revendeurs d’engins pyrotechniques ou auteurs d’appels aux violences, une tâche titanesque.
Des appels à « commettre des exactions »
Une cinquantaine de gendarmes et une douzaine de réservistes sont mobilisés par le Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend). Le but de cette cellule toujours active: « anticiper les appels à commettre des exactions » puis « capturer des preuves numériques » pour identifier leurs auteurs.
« Dans le week-end, un peu plus de 50 projets délictueux » ont ainsi été repérés par les gendarmes, explique à l’AFP le général Marc Boget, le patron du ComCyberGend.
Deux hommes sont par exemple arrêtés le 1er juillet à Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), au lendemain d’un appel lancé sur Snapchat à « commettre des exactions contre les bâtiments publics et patrouilles de gendarmerie », détaille le général.
Lors de perquisitions, des « tutos expliquant comment confectionner un cocktail Molotov », plusieurs téléphones et un bidon d’essence sont saisis.
Une majorité de mineurs ou de jeunes majeurs
« On brûle tout dans le 57 », « appel à la guérilla »: en Moselle, des vidéos diffusées sur TikTok aboutissent à la géolocalisation et à l’arrestation d’un jeune de 16 ans qui postait ce type de messages sur plusieurs réseaux sociaux.
Certains sont aussi mis en cause pour avoir « ravitaillé » des émeutiers en engins pyrotechniques, très utilisés lors des émeutes qui ont touché de nombreuses villes de France. Mardi 4 juillet, à Cluses (Haute-Savoie), un homme qui revendait des mortiers d’artifice via les réseaux sociaux a été interpellé, après une enquête de l’Office central de lutte contre la cybercriminalité (OCLCTIC) de la police judiciaire.
Le profil des mis en cause est souvent le même qu’une majorité des émeutiers: des mineurs ou jeunes majeurs, pas connus de la justice, ou pour des faits de peu de gravité.
Il y a « d’un côté des très jeunes, entraînés par une dynamique de groupe, et d’autres, un peu plus intelligents, qui en ont profité pour se faire du pognon », ajoute le général Boget.
Depuis dimanche, les cyberenquêteurs se concentrent sur la « partie investigation » et « entre 20 et 50 personnes » devraient être prochainement arrêtées, selon le ComCyberGend.
Source : BFM