en

« Dans son regard », le métier de gendarme réserviste conté et raconté

Le respect des règles et des autres, le goût de l’effort, l’humanité, la force de l’exemple, autant de sujets abordés (et bien d’autres encore) sans tabous dans le livre « Dans son regard » de Cheikh Diop, gendarme réserviste. 

En quinze chapitres et autant d’histoires Cheikh Diop nous partage son parcours, sa vie de gendarme réserviste par son expérience, les relations tissées avec les citoyens, comme dans un miroir. Au fil des pages, il fait l’analogie entre des joueurs de basket et des gendarmes : cohésion de groupe, esprit d’équipe quels que soient les fonctions et les statuts des uns et des autres. Nous découvrons également « ses premières fois » après avoir suivi une formation de réserviste, qu’il nous partage. 

Une préparation militaire

Formation des eleves gendarmes, sur le parcours de cohesion « cochon », au centre national d’entrainement des forces de gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier.

Cheikh a suivi la préparation militaire à la gendarmerie (PMG) : deux semaines avec une centaine de futurs réservistes. Ces deux semaines ont servi à créer une cohésion de groupe, un QCM de contrôle a été organisé tout au long de cette formation qui s’est terminée par un serment devant le procureur de la République après un ultime QCM portant sur les textes réglementaires, le port d’arme et l’utilisation des menottes. 

Cheikh après avoir validé cette formation intervient dans n’importe laquelle des vingt brigades que compte son département à l’inverse des gendarmes d’active. Chaque mois, des appels à volontaires ont lieu auxquels Cheikh répond et constitue ainsi un planning mensuel. Afin de mettre à jour ses connaissances, il bénéficie deux à trois fois dans l’année de formations appelées « instructions ». Les OP-INT (opérations intérieures) ont lieu sur d’autres départements et sont essentiellement ouvertes aux réservistes volontaires.

Porter une arme

« Je me souviendrai toute ma vie du jour où j’ai pointé une arme sur un homme. » L’arme que les réservistes portent est certes sortie bien souvent mais uniquement pour dissuader tout débordement, car être réserviste « ce n’est pas vivre dans un jeu vidéo », explique non sans un certain humour Cheikh Diop. 

Et il le répète, « il y a un cœur sous l’uniforme ». Dans son ouvrage, il montre la bienveillance dont lui et ses collègues font bien souvent preuve, notamment lors de violences conjugales, avec une vieille dame ou un monsieur alcoolique. 

Les émeutes de juin 2023

Loin d’émettre tout jugement sur les uns et les autres, Cheikh garde sa posture de bienveillance. Ayant grandi dans une cité, il nous explique qu’il est parfois plus simple de prendre la voie de la facilité en trafiquant du « shit » et que les choix des gendarmes dans le cadre de contrôle ou d’arrestation reposent généralement sur des attitudes et des signaux envoyés, et leur donnent le plus souvent raison. De plus, il insiste sur le fait qu’il n’a jamais rencontré de racisme en gendarmerie, ni de ses collègues, ni de ses supérieurs.

L’esprit d’équipe

Etre gendarme c’est former une équipe avec les autres comme au basket. Cette valeur est essentielle pour Cheikh Diop et partagée avec ses collègues gendarmes tout au long de leurs missions mais aussi de leurs temps de repos. Dans la vie personnelle, il demeure un voisin sportif, ancien pépiniériste et auteur d’un premier livre à qui on peut confier ses idées et sentiments. 

Il aborde également à la fin de son ouvrage la reconnaissance sans cesse renouvelée de la hiérarchie soit par des médailles, soit par des lettres de félicitation, reconnaissance désormais relayée sur les réseaux sociaux. 

Les défis sont nombreux dans les mois à venir, et Cheikh, toujours tourné vers l’avenir, va y prendre sa part. Et la Gendarmerie fait de plus en plus souvent appel aux réservistes. Nul doute que notre gendarme réserviste partagera prochainement dans un prochain livre ses expériences. En tout cas, nous l’attendons de pied ferme ! Dans son regard, ma vie de gendarme réserviste, 106 pages, éditions Jet d’encre, 15 euros.

Retrouver cet article dans Le Pandore n°38

Rédigé par pandore

Laisser un commentaire

Gendarmerie : le casse-tête des nouvelles casernes

L’orpaillage illégal en Guyane : comment des réseaux chinois alimentent le trafic de l’or