De retour d’un déplacement de quelques jours en Ukraine, le procureur antiterroriste français Jean-François Ricard se dit « extrêmement décidé » à faire aboutir les sept enquêtes ouvertes en France depuis l’invasion russe pour des soupçons de crimes de guerre.
« On est extrêmement décidé. On n’ouvre pas des enquêtes juste pour la forme (…) pour des effets d’annonce. On ouvre des enquêtes pour établir in fine des responsabilités et qu’il y ait des procès, devant une juridiction française ou une autre », insiste M. Ricard lors d’un entretien à l’AFP vendredi 23 septembre au tribunal judiciaire de Paris.
Depuis fin février, le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert sept enquêtes pour de possibles crimes de guerre commis, essentiellement en février et mars, à l’encontre de Français.
Parmi eux, Pierre Zakrzewski, caméraman franco-irlandais de Fox News tué le 14 mars à Horenka au nord-ouest de la capitale ukrainienne après l’attaque de son véhicule et Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste pour BFMTV, tué le 30 mai alors qu’il suivait une mission humanitaire dans l’est du pays.
Dans ce contexte, le procureur s’est rendu du 12 au 16 septembre dans la région de Kiev, accompagné d’une équipe du parquet antiterroriste – également compétent pour les crimes de guerre -, de l’office chargé des crimes contre l’humanité (OCLCH) et de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN).
« Relevés techniques et auditions »
« Constatations, relevés techniques, modélisations, auditions »: ils ont assisté aux investigations des autorités judiciaires ukrainiennes demandées par la justice française pour faire avancer ses enquêtes.
« La collaboration des autorités judiciaires et policières ukrainiennes a été totale », salue le procureur, qui indique ne pas être allé « pour des raisons d’organisation et sécuritaires dans certains secteurs situés beaucoup plus à l’est ».
Le Pnat avait jusqu’à présent très peu d’enquêtes ouvertes pour crimes de guerre. Il s’agit « d’une quasi innovation » selon M. Ricard, qui souligne par ailleurs à la fois les « difficultés » d’enquêter dans un pays « toujours en guerre », et les avantages pour les investigations que cela peut représenter.
SOURCE : SUD RADIO