Un homme a été placé en garde à vue lundi 25 novembre par les gendarmes de la SR de Grenoble pour son implication présumée dans deux cold-cases en l’Isère : la mort d’une femme de 40 ans, tuée par balles en 2000, et celle d’une jeune fille de 15 ans, retrouvée égorgée. La piste d’un tueur en série est envisagée.
C’est une avancée majeure et spectaculaire dans le dossier des « disparus de l’Isère », cette série de crimes des années 1980 et 1990 commis dans le même département et pour lesquels les enquêteurs ont toujours pensé qu’il pouvait y avoir des liens : un homme, identifié par son ADN, a été placé lundi 25 novembre en garde à vue par les gendarmes de la SR de Grenoble, soupçonné d’être impliqué dans deux de ces enquêtes, d’après les informations de RTL.
D’une part, la mort de Leila Afif, retrouvée tuée par balles à La Verpillère une commune iséroise située au sud-est de Lyon le 12 mai 2000. D’autre part, celle de Nathalie Boyer, une jeune fille de 15 ans retrouvée égorgée à Saint-Quentin-Fallavier le 3 août 1988.
Ces deux affaires, jamais résolues, ont été reprises par le pôle cold-case de Nanterre depuis 2022, qui a mené un travail opiniâtre avec l’appui de la section « cold-case » de la gendarmerie, la Division nationale des affaires non élucidées (DIANE) et la section de recherche de Grenoble.
Un suspect identifié par un ADN
C’est un ADN retrouvé dans les scellés du dossier Leila Afif qui a parlé 24 ans après et permis d’identifier le suspect. D’autres éléments probants pouvant l’incriminer sont ensuite apparus, le liant à la mort de Nathalie Boyer, qui remonte, elle, à 36 ans.
L’homme placé en garde à vue est âgé d’une soixantaine d’années. Peu d’autres informations le concernant ont été recueillies pour le moment. L’enjeu de la garde à vue en cours, qui dans ce cas précis de soupçons de sérialité peut durer jusqu’à 96 heures, va être de vérifier cettepossible implication dans les deux dossiers. Le lien géographique saute aux yeux car les deux communes la Verpillère et Saint-Quentin-Fallavier sont collées. Les enquêteurs « cold-case » de la gendarmerie détiennent de nombreux indices d’après une source proche du dossier, mais pas d’ADN dans le dossier Boyer.
L’affaire Nathalie Boyer
Le corps de Nathalie Boyer, 15 ans, avait été retrouvé par un cheminot, le 4 août 1988, sur le bord d’une voie ferrée, au lendemain de sa disparition. L’autopsie montrera que la jeune fille a été égorgée, sans avoir subi de violences sexuelles. Sa mère avait prévenu la gendarmerie la veille. L’adolescente de 15 ans, hébergée en foyer mais revenu pour les vacances, avait disparu en fin d’après-midi.
Les premières pistes suivies par les enquêteurs à l’époque s’étaient révélées des impasses, et le dossier avait fini être délaissés par le justice. La famille n’a eu de cesse pendant des années de demander la réouverture du dossier, via leurs avocats dont Corinne Herrmann, spécialiste des cold-cases. L’affaire Boyer sera finalement une des premières a être reprise par le pôle « cold-case » de Nanterre, dédié aux crimes sériels et non élucidés, après sa création en 2022.
L’affaire Leïla Afif
C’est également le cas du dossier Leïla Afif. le 7 mai 2000, la mère de famille se rend à Saint-Quentin-Fallavier pour inscrire un de ses fils à une formation. Ses enfants ne la verront jamais revenir. Son corps sans vie sera retrouvé cinq jours plus tard dans un canal.
Là encore l’enquête n’avait pas abouti et un lieu avait été prononcé avant la réouverture par le pôle cold-case.