Le président a rendu à Roubaix les conclusions de sept mois de discussions de la vaste concertation sur les forces de l’ordre, allant du schéma du maintien de l’ordre aux réponses pénales, en passant par les moyens d’action et les contrôles internes.
Lors de son discours, le président a annoncé vouloir « doubler sur dix ans » la présence de policiers sur le terrain, une loi de programmation et d’orientation de la sécurité présentée début 2022, « une simplification drastique » de la conduite des enquêtes, aussi la mise en place des « plaintes en ligne dès 2023 ».
Les mesures annoncées :
Simplifier la procédure pénale
Le ministre de la Justice a trois mois pour faire des mesures de simplification de la procédure pénale, « souvent hors d’âge », selon le président de la République. Les Etats généraux de la justice qui vont débuter doivent « réunir parlementaires, magistrats, forces de l’ordre » et tous ceux qui sont impliqués pour aboutir à « une grande réécriture du code » pénal pour simplifier les usages, notamment vers le numérique.
Une loi de programmation pour le ministère de l’intérieur
Emmanuel Macron charge Gérald Darmanin de « penser la police et la gendarmerie de 2030 pour ‘faire face aux nouvelles menaces' », notamment le terrorisme et la cybercriminalité. Une proposition de loi doit être présentée en conseil des ministres début 2022. Là encore le Président veut plus de numérique.
Deux fois plus de bleu sur le terrain
Emmanuel Macron veut « doubler la présence de policiers et gendarmes sur la voie publique » d’ici dix ans. Pour cela, il faut « dégager des marges de manoeuvre » notamment en réformant les cycles d’heures de travail. Gérald Darmanin a jusqu’au 1er janvier pour mener des discussions et faire des propositions.
Mieux prendre en charge les victimes
Il s’agit pour la police et la gendarmerie de « prendre la vague du service rendu au citoyen » et plus seulement de la sécurité. Le Président veut notamment un système complet de plainte en ligne d’ici 2023.
500 millions sur la table
Emmanuel Macron annonce que le budget du ministère de l’Intérieur augmentera de 1,5 milliard d’euros en 2022, et que 500 millions seront affectés aux premières mesures du Beauvau de la sécurité. 95% de ces dernières seront consacrés au matériel et aux conditions de travail.
Plus de formation
Quatre mois sont ajoutés à la formation initiale des gardiens de la paix, et la durée totale de la formation continue des policiers et gendarmes augmente de 50%.
Caméras piéton
Leur déploiement s’achèvera d’ici octobre. 30 000 seront alors en fonctionnement. Emmanuel Macron veut que chaque fonctionnaire sur le terrain en ait une d’ici fin 2022, et il souhaite que d’autres, embarquées dans les véhicules de patrouille, arrivent en 2023. « Stratégie de transparence », plaide le chef de l’Etat.
Plus de transparence dans les inspections
Les rapports de l’IGGN (Inspection générale de la gendarmerie nationale) et de l’IGPN (son équivalent pour la police) seront désormais publics. Les mesures prises après ses rapports seront elles aussi « transparentes ».
De plus, une instance de contrôle parlementaire des forces de l’ordre va être créée.
Amendes forfaitaires
Emmanuel Macron ne l’a pas caché, ce sont les gens du voyage qui sont visés dans la première mesure qu’il a annoncée: l’application d’une amende forfaitaire pour occupation illicite d’un terrain. Idem pour les halls d’immeuble.
SOURCE : LE PROGRES/ AFP