Un rassemblement contre la réforme des retraites devant la Chambre de commerce et d’industrie a dégénéré, et un commissaire de police a été blessé à la main.
Les mobilisations contre la réforme des retraites continuent dans les villes portuaires de France et sont parfois émaillées de heurts. Le mercredi 15 janvier, un commissaire de police a été blessé lors d’un rassemblement devant la Chambre de commerce et d’industrie du Havre.
Selon franceinfo et Paris Normandie, le rassemblement qui réunissait une cinquantaine de dockers a ensuite pris de l’ampleur. “Environ 200 personnes de la CGT, dont une partie de dockers, se sont rassemblées devant la CCI du Havre où devaient se tenir des vœux. Il y a eu des dégradations. Des pétards et des fumigènes ont été jetés à l’intérieur” de l’édifice, a indiqué à l’AFP une source policière.
La cérémonie de vœux a été annulée et les policiers se sont mis en poste à l’intérieur du bâtiment alors que des manifestants tentaient d’investir les lieux. “Le commissaire, présent à l’intérieur de la CCI, a ramassé un pétard jeté par des manifestants qui lui a explosé dans la main. Il a eu un doigt arraché, il souffre de graves acouphènes. Il est actuellement hospitalisé”, a détaillé à l’AFP la source policière.
Le procureur de la République du Havre François Gosselin a ensuite confirmé que le commissaire avait été “gravement blessé à la main droite”. “Une enquête de flagrance a été ouverte pour violences volontaires envers personne dépositaire de l’autorité publique avec armes”, a-t-il ajouté.
“Les premières constatations sont en cours. L’enquête est menée par la police judiciaire”, a fait savoir le procureur.
Opération “ports morts”
“Je ne peux que condamner avec la plus grande fermeté les actes de violence qui se sont déroulés ce soir à la Chambre de Commerce et d’Industrie et qui ont entrainé la blessure grave d’un officier de police. Rien ne saurait justifier les attaques physiques à des personnes, à fortiori dépositaires de l’autorité publique”, a réagi le maire mercredi soir.
Vendredi, environ 150 manifestants opposés à la réforme des retraites avaient envahi la mairie du Havre, empêchant la tenue d’une cérémonie de vœux. Jean-Baptiste Gastinne, le maire du Havre, avait annoncé samedi sur Twitter avoir déposé “une plainte”.
Les travailleurs des ports et des docks ne disposent pas de régime spécifique mais d’un accord de pénibilité lié à la convention collective de leur branche et qui leur permet de prendre leur retraite deux ou trois ans avant l’âge légal de départ.
La fédération nationale CGT des Ports et Docks avait appelé lundi tous les travailleurs du secteur à un nouvel arrêt de travail de 72 heures à partir de mardi, ainsi qu’à l’installation de piquets de grève vendredi devant les directions des sept grands ports maritimes : Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille. Une nouvelle opération “ports morts”, qui a été suivie.
Mardi, “il y a 100% de participation sur les sept grands ports maritimes et c’est quasiment 100% sur la quasi-totalité des autres ports où la CGT est présente” comme Calais, Cherbourg, Saint-Malo, Lorient, Bastia ou Ajaccio, a affirmé à l’AFP Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération. L’opération “se poursuit demain (mercredi), après-demain (jeudi), et on décidera ensuite des modalités d’action pour la semaine prochaine”, a-t-il ajouté.
Au Havre, aucun bateau ne rentrait ni ne sortait en raison de la grève mais les accès à la zone industrialo-portuaire n’étaient pas bloqués, selon le groupe Haropa. À Nantes-Saint-Nazaire, tous les terminaux étaient bloqués selon la fédération nationale CGT des Ports et Docks, puissant syndicat du secteur, confirmée par la direction. À Marseille, les portes d’accès au port étaient également bloquées, sauf une pour permettre aux croisiéristes de sortir, a indiqué Pascal Galéoté, responsable CGT.
“Les opérations successives ‘ports morts’ depuis six semaines ont ruiné tous les efforts de relance de la filière maritime”, ont déploré dans un communiqué commun les fédérations de transporteurs TLF, TLF Overseas et FNTR, qui demandent expressément aux pouvoirs publics “le déblocage des ports” et “des mesures concrètes de soutien”.
“Le gouvernement ne peut pas rester inerte face à une forme de sabotage de l’économie portuaire en général et du transport routier en particulier”, a renchéri l’OTRE (l’organisation des PME du transport routier) qui dit avoir demandé une audience au Premier ministre.
Les arrêts de l’activité portuaire, intervenus à plusieurs reprises depuis début décembre, ont empêché nombre de marchandises d’entrer ou de sortir des ports et entraîné des problèmes d’approvisionnement dans plusieurs secteurs, selon Tony Hautbois.
Source : HuffingtonPost avec l’AFP.
Photo : AFP.
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