Dans un texte attendu et digne d’un véritable chef, adressé à l’ensemble des 100 000 militaires qu’il dirige, le directeur général de la gendarmerie, Christian Rodriguez, exprime son soutien total aux gendarmes impliqués dans l’arrestation d’Adama Traoré.
Il en a profité pour renouveler sa confiance en ses hommes confrontés ces derniers temps à des situations difficiles, tendues et délicates
Voici le texte intégral, signé de sa main, que nous nous sommes procuré
» Vous avez tous pu constater que l’affaire Adama Traoré a connu de nouveaux épisodes ces derniers jours. L’enquête judiciaire est à l’instruction et je ne me livrerai donc à aucun commentaire sur ses développements. Pour autant, j’ai adressé et je souhaite renouveler ici tout mon soutien et toute ma confiance à nos camarades impliqués, ainsi qu’à leurs familles, qui traversent une période particulièrement difficile au plan humain.
Le respect de leur présomption d’innocence est un principe indépassable. Je rappelle également que l’intervention de nos camarades s’est faite dans un cadre légitime et sous la direction des magistrats. En outre, cette intervention fut suivie de plusieurs nuits d’émeutes, de dizaines de coups de feu contre les forces de l’ordre, au cours desquelles les gendarmes ne cédèrent à aucune provocation. Cela constitue la meilleure réponse à nos détracteurs.
De manière générale, c’est à vous toutes et tous que je veux réaffirmer ma confiance. Vous faites face très souvent sur le terrain, dans l’exercice de vos fonctions, à des situations extrêmement tendues et délicates. Je le sais. Nous le savons tous. Grâce à votre sang-froid, grâce à votre professionnalisme, et grâce aux principes appris lors de votre instruction, vous êtes amenés régulièrement à rétablir ou mettre fin à des situations qui dégénèrent. Il y a indiscutablement une part de fermeté et de force dans votre métier, une force qui se doit d’être toujours légitime car confiée par l’État, donc dans notre fonctionnement démocratique par chacun de nos concitoyens.
Alors jamais je ne céderai aux amalgames. Car non, les circonstances entourant le décès d’Adama Traoré en France et de George Floyd aux Etats-Unis ne sont comparables en rien ! Le décès d’un homme est toujours un drame et il est indispensable d’éviter les comparaisons hâtives, comme toute forme d’instrumentalisation. De même, jamais je ne laisserai passer ni s’imposer l’idée selon laquelle la gendarmerie serait un collectif violent et s’en prendrait à la population, pire, à une partie de la population. C’est un contresens absolu. Le service de la population, de toute la population, est la raison même de notre engagement. La gendarmerie est même une formidable machine à produire du lien social, comme vous venez de le démontrer encore plus de deux mois durant. Alors ayez confiance en nos principes, ayez confiance en vous.
Pensées renouvelées pour les camarades du Val d’Oise actuellement sur le terrain. J’ai depuis le début, et toujours aujourd’hui, entière confiance en eux. J’ai entière confiance en vous. «