Agé de 62 ans, Eric Morvan, le directeur général de la Police nationale, occupait le poste depuis le 28 août 2017. Après une année mouvementée en matière de maintien de l’ordre, il a fait valoir ses droits à la retraite.
Le patron de la Police nationale Eric Morvan, dont l’action a été notamment confrontée aux critiques dans la gestion du maintien de l’ordre lors de la crise des « gilets jaunes », va quitter ses fonctions pour partir en retraite, a-t-on appris de sources concordantes mercredi. Agé de 62 ans, M. Morvan, qui était à la tête de la Direction générale de la Police nationale (DGPN) depuis août 2017, « a décidé de partir. Les raisons tiennent à un choix personnel », a-t-on appris dans son entourage.
« Le DGPN a effectivement demandé à faire valoir ses droits à la retraite. Il en a informé le ministre de l’Intérieur depuis plusieurs semaines », a indiqué à l’AFP l’entourage de Christophe Castaner. L’annonce de son départ, rendue publique par Le Point, faisait l’objet de rumeurs insistantes depuis plusieurs semaines au sein du ministère de l’Intérieur.
Sous sa direction, la Police nationale a eu à gérer plusieurs attentats jihadistes, la gestion critiquée du maintien de l’ordre dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes » ou encore une importante vague de suicides en 2019 (59). Sur fond de grogne sociale, M. Morvan s’est aussi attelé à résoudre plusieurs chantiers sensibles comme le paiement des heures supplémentaires ou l’organisation du temps de travail des policiers.
Dans un courrier de vœux adressé à ses pairs, préfets, que l’AFP a pu consulter, M. Morvan souhaite « à (son) successeur/(sa) +successeure+ toute l’énergie nécessaire pour conduire +le grand paquebot+ qui a mobilisé tout (son) engagement au cours des 31 derniers mois ». « Je souhaite surtout à tous les policiers de ne pas céder aux sirènes du découragement face à l’adversité plurielle mais au contraire d’affirmer leur fierté d’appartenir à une très belle institution, quelles que soient les difficultés », a-t-il encore ajouté.
La nomination du nouveau directeur général de la Police qui prendra la tête de quelque 150.000 fonctionnaires devrait intervenir rapidement, a-t-on appris de sources concordantes. Si les noms de plusieurs hauts fonctionnaires circulent, membres du corps préfectoral ou issus de la maison « police », le choix de l’exécutif ne serait pas encore tranché, ont avancé ces sources. Pur produit de la « préfectorale », Eric Morvan, passé par la préfecture de Police de Paris, fut le directeur adjoint du cabinet de Bernard Cazeneuve à Beauvau d’avril 2014 à septembre 2016.
Source : challenges.fr avec l’AFP.