L’opération « Wuambushu » visant à détruire les bidonvilles et à expulser leurs habitants vers les Comores a finalement débuté à Mayotte, après avoir été suspendue par le tribunal judiciaire de Mamoudzou il y a un mois. Cette opération a été critiquée par des associations, qualifiée de « brutale », « anti-pauvres » et de violant les droits des migrants. Mayotte, département français de l’océan Indien, est le territoire le plus pauvre de France.
Les pelleteuses en action
La démolition a commencé tôt ce matin lundi 22 mai dans le quartier de Majicavo, sur la commune de Koungou, avec l’utilisation de pelleteuses pour démolir les cases en tôle insalubres de Talus 2, l’un des plus importants bidonvilles de Mayotte. Des gendarmes ont préalablement vérifié que personne ne se trouvait à l’intérieur des habitations avant le début des démolitions. L’électricité et l’eau ont été coupées.
Une situation insupportable
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a soutenu l’opération et a tweeté que la destruction des bidonvilles se poursuivait et que des relogements étaient proposés aux familles qui vivaient dans des conditions indignes.
La démolition de Talus 2 devrait durer toute la semaine et mobilise environ 200 personnes, dont 150 gendarmes. Au total, les autorités françaises prévoient de détruire un millier de logements insalubres à Mayotte sur plusieurs mois, dans une quinzaine de périmètres. Le préfet de Mayotte a déclaré que la moitié des familles qui vivaient dans ce quartier avaient été relogées jusqu’à présent. L’objectif des autorités est de mettre fin aux bidonvilles à Mayotte, qu’elles considèrent comme une situation insupportable mettant en danger la vie des personnes qui y vivent.
L’opération « Wuambushu » est soutenue par les élus et de nombreux habitants mahorais. Elle vise à réduire l’habitat insalubre et à expulser les migrants en situation irrégulière, principalement originaires de l’archipel des Comores voisines.
La situation à Mayotte suscite des débats sur les politiques de logement et sur les droits des migrants, et elle met en évidence les défis auxquels sont confrontés les territoires français d’outre-mer en termes de pauvreté et de gestion des flux migratoires.