La police et la gendarmerie sont confrontées à une situation alarmante de départs massifs de leurs membres et peinent à recruter de nouveaux candidats pour combler ces vides.
Un rapport publié par la Cour des comptes en avril 2022 alerte sur ce phénomène, qui serait « un phénomène de fond installé depuis la fin de la crise sanitaire ». Cette situation serait due à diverses raisons, notamment la concurrence avec les polices municipales qui offrent de meilleures conditions de travail et de salaires plus avantageux, la hausse des démissions des élèves en cours de formation et une augmentation des détachements dans d’autres administrations.
SATURATION DES ECOLES
Le rapport souligne également la saturation des écoles de formation des policiers et des gendarmes qui risque de dégrader la qualité des nouveaux entrants. Malgré la hausse des salaires des forces de l’ordre, considérée comme l’une des plus fortes et rapides de la sphère de l’Etat, le niveau de recrutement reste faible. Face à cette situation, la Cour des comptes recommande au ministère de l’Intérieur de promouvoir une politique globale différente, en insistant notamment sur l’amélioration des conditions de travail et sur la gestion dynamique des ressources humaines.
La situation est d’autant plus préoccupante que la police et la gendarmerie subissent une crise de vocations alors que le gouvernement tente de renforcer sa politique sécuritaire. La Cour des comptes souligne que le record du nombre de départs au sein de ces institutions a été battu en 2021, puis de nouveau dépassé en 2022. Les recrutements actuels ne concernent en premier lieu que les personnels administratif et scientifique, alors que le nombre de policiers actifs a baissé. Les ambitions de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur de recruter près de 30% de policiers et de gendarmes en plus en 2022 paraissent peu réalistes au regard de la situation actuelle.