L’inspection générale de la gendarmerie nationale (C) a enquêté sur l’usage de lanceurs de balles de défense (LBD) par deux gendarmes depuis des quads, lors d’une manifestation contre les « méga-bassines » à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le samedi 25 mars. Les deux tirs de LBD ont été effectués en état de « légitime défense » selon l’IGGN, bien que cette pratique soit interdite. Les deux militaires n’ont commis aucune faute, selon le rapport de l’IGGN.
L’IGGN a justifié les tirs en se basant sur le témoignage des gendarmes auteurs des tirs. Les gendarmes ont expliqué que les tirs ont été déclenchés aux alentours de 14h, le samedi 25 mars, alors qu’ils faisaient face à des manifestants « particulièrement agressifs et organisés » qui s’apprêtaient à lancer des projectiles sur les militaires, notamment des pierres. Les gendarmes affirment avoir eu l’impression d’être « sur un champ de bataille » et qu’ils « auraient pu y laisser la peau ». Les gendarmes étaient membres de l’unité PM2I (peloton motorisé d’interception et d’interpellation) utilisée de manière expérimentale lors de cette manifestation. Cette unité motorisée a été encerclée par des Black blocs, indique l’IGGN.
Ces gendarmes ont agi avec « proportionnalité et discernement », écrit le directeur de la gendarmerie nationale à Gérald Darmanin, à qui il vient de transmettre ce rapport. Le rapport indique également que les militaires n’ont jamais cherché à dissimuler les tirs et en ont immédiatement rendu compte à leur hiérarchie. Le rapport révèle que les manifestants étaient en possession de « haches », de « machettes », de « couteaux » et qu’ils ont lancé une « pluie de pierres » sur les gendarmes.
Les manifestations contre les « méga-bassines » sont devenues courantes dans la région, avec des habitants s’opposant à la construction de réserves d’eau destinées à l’agriculture intensive.
Cette enquête soulève des questions sur l’utilisation des LBD par les forces de l’ordre en France. Les LBD sont connus pour être des armes potentiellement dangereuses et ont causé des blessures graves lors de manifestations ces dernières années. Le gouvernement français a récemment proposé une série de réformes pour encadrer l’utilisation des LBD par les forces de l’ordre.