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Facebook, Twitter, TikTok
La Gendarmerie ratisse large sur les réseaux sociaux

Depuis 2010, la Gendarmerie investit les réseaux sociaux. Déjà fortement présente sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube, la voici officiellement inscrite sur TikTok, véritable star du moment, et ce depuis mi-septembre. Dans une logique de proximité, la Gendarmerie souhaite se rapprocher des jeunes citoyens et, pourquoi pas, susciter des vocations.
Le général Jean-Valery Lettermann, véritable maitre d’œuvre de la communication en gendarmerie et patron du Sirpa (Service d’information et de relations publiques des armées), nous a reçu afin de nous expliquer les raisons profonde de ce choix.

Le Pandore – Mon général, pourquoi la Gendarmerie
a-t-elle voulu rejoindre TikTok ?

Général Lettermann – La création du compte TikTok de la Gendarmerie nationale s’inscrit d’abord dans une démarche de redevabilité envers nos concitoyens. La Gendarmerie est un grand service public qui a à cœur de rendre compte de ses actions pour la sécurité des Français. TikTok, réseau social comptant un milliard d’utilisateurs, est à cet égard un vecteur de communication incontournable. La ligne éditoriale reposera principalement sur la présentation des coulisses de la Gendarmerie. Nos contenus présenteront la Gendarmerie dans toutes ses composantes, dans toute sa diversité. Mais le lancement du compte TikTok de la Gendarmerie répond aussi à d’autres finalités, comme celle d’aller vers les jeunes de 16 à 24 ans qui représentent une large part des utilisateurs. Les publications de la Gendarmerie seront résolument modernes et tiendront compte des enjeux de notre société. Je pense notamment à la lutte contre les atteintes à l’environnement ou à notre action contre les menaces cyber. Je suis persuadé que nombre d’abonnés découvriront une gendarmerie qu’ils ne soupçonnaient pas et peut-être même que certains envisageront de nous rejoindre.

Le Pandore – Est-ce, pour vous, une logique
de proximité avec la population ?

Général Lettermann – Absolument ! La proximité avec la population est l’ADN de la Gendarmerie. Tous les jours, sur le terrain, les gendarmes vont à la rencontre des citoyens pour conseiller, alerter, rassurer ou accompagner. Le principe sera le même sur TikTok. Des messages de prévention seront ainsi régulièrement délivrés. N’oublions pas que les plus jeunes sont exposés à quantité de menaces sur les réseaux sociaux. Il était de notre responsabilité d’aller vers eux.
Le Pandore – Pensez-vous que les gendarmes peuvent devenir des influenceurs crédibles par rapport à cette cible jeune ?

Général Lettermann – Nous n’avons pas vocation à devenir des influenceurs, mais les gendarmes doivent évidemment constituer des références. Nous sommes avant tout un service public qui informe et protège la population de toutes tranches d’âge. Nous sommes d’ailleurs d’autant plus crédibles que nous parlons de sujets que nous maîtrisons et qui parlent aux jeunes. Je pense, par exemple, à la lutte contre le cyberharcèlement. De plus, notre équipe de community managers dispose de plusieurs atouts : une moyenne d’âge en phase avec le public de TikTok, une mixité de parcours des plus intéressantes puisqu’elle est composée à la fois de gendarmes et de personnels civils, et une expérience forgée sur les autres réseaux sociaux. Mon souhait est également que chaque gendarme et chaque personnel de la maison soit un ambassadeur et puisse interagir avec nos community managers. Nous avons une véritable légitimité à nous exprimer sur TikTok.

Le Pandore – Quels types de vidéos
mettrez-vous en ligne ?

Général Lettermann – La diversité et la créativité caractériseront les contenus qui seront publiés. Il s’agira de vidéos courtes, au ton neutre ou décalé, respectant les codes en vigueur sur TikTok. Des community managers pourront intervenir à l’écran pour favoriser l’interactivité avec nos abonnés. Des invités experts ou autres pourront également intervenir. Nous avons collaboré avec des influenceurs sur les autres réseaux sociaux. Nous n’hésiterons pas à reproduire cette formule sur TikTok en l’adaptant aux tendances du moment.


Le Pandore – Vous dites « Sur TikTok, nous voulons montrer la gendarmerie vue de l’intérieur »,
c’est-à-dire ?

Général Lettermann – La « Gendarmerie vue de l’intérieur », c’est la gendarmerie que vous n’avez pas l’opportunité de connaître, sauf à devenir vous-même gendarme (ce qui est d’ailleurs une bonne idée !).
J’entends par là que nos vidéos placeront l’abonné au cœur d’une patrouille de gendarmerie, à bord d’un hélicoptère ou d’une embarcation, au milieu d’un entraînement ou d’une séance de sport, ou au sein d’un dispositif particulier.

Il y aura autant de situations que de composantes et de missions de la gendarmerie. L’utilisateur de TikTok découvrira en quelque sorte les coulisses de la gendarmerie.
Le Pandore – Entre jeunesse et Forces de l’ordre n’y-a-t-il pas deux entités peu compatibles ?

Général Lettermann – Je ne le pense évidemment pas. Le lien avec la jeunesse n’a jamais été rompu. Je rappelle que la Gendarmerie est le reflet de la société. Elle compte logiquement beaucoup de jeunes dans ses rangs. Elle est une force dynamique et ouverte vers l’extérieur. Nos partenariats avec le monde de l’éducation sont nombreux et féconds. J’ajoute que nous partageons les valeurs de notre temps, ces valeurs qui sont notamment portées par la jeunesse, comme la protection de l’environnement.
Etre gendarme, c’est agir pour le bien commun. Et la jeunesse a soif d’action : nous avons clairement les mêmes valeurs.


Le Pandore – Vous êtes sur les réseaux sociaux
depuis 2010, quel bilan en tirez-vous et combien
avez-vous d’abonnés, de followers ?

Général Lettermann – La Gendarmerie est présente sur les réseaux sociaux depuis 2010 effectivement. Elle est aujourd’hui suivie par près de cinq millions d’abonnés, tous comptes et tous réseaux confondus. Ce lien de confiance, établi au fil des années, nous oblige. Nous ne sommes pas dans une logique de croissance, mais bien dans une démarche de proximité, et comme j’ai pu le dire en préambule, de redevabilité. J’invite d’ailleurs tous vos lecteurs, qui ne l’ont pas encore fait, à nous suivre !

Le Pandore – Bien souvent hélas, les réseaux sociaux
sont synonymes de désinformation, allez-vous
sur ce terrain-là pour rectifier le tir ?

Général Lettermann – Nous avons naturellement un rôle de « fact-checking » à jouer, comme nous le faisons déjà sur le terrain et comme nous l’avons déjà fait sur d’autres réseaux sociaux. En ce domaine, la réactivité est le maître mot. Nous interviendrons chaque fois que nécessaire pour signaler que telle ou telle information est fausse, et pour rétablir les faits. Des vidéos de décryptage de certains événements ou de certaines rumeurs pourront être publiées sur notre compte TikTok.

Ensemble, nous nous devons d’être vigilants !

Rédigé par pandore

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