Selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, plus de 150 000 armes ont été abandonnées sur tout le territoire, dont 78 000 en zone gendarmerie, au cours de la campagne nationale d’abandon d’armes qui s’est déroulée du 25 novembre au 2 décembre. Près de 4 millions de munitions ont aussi été collectées. Le ministre Gérald Darmanin s’est félicité de la « large adhésion des Français à l’opération ».
« L’opération a commencé fort dès le premier jour pour ensuite monter crescendo », souligne le capitaine Étienne, qui pilotait le dispositif au sein de la Direction générale de la gendarmerie nationale.
Pour les trois-quarts, les armes abandonnées étaient des armes longues, pour un quart des armes de poing, sans oublier quelques armes atypiques ou blanches. Les départements qui en ont recueilli le plus sont la Gironde, le Nord, le Finistère, le Pas-de-Calais et le Morbihan.
La gendarmerie s’était mise en ordre de bataille pour cette opération, avec pas moins de 170 « armodromes » en métropole et environ 80 outre-mer, où les citoyens pouvaient déposer leurs armes. Ces lieux se situaient dans les unités territoriales, au sein des compagnies, voire de certains groupements de gendarmerie départementale, et exceptionnellement parfois, dans des lieux tiers, comme des stands de tir ou des clubs de ball-trap.
« Un public éloigné du monde des armes »
L’objectif de cette opération était de mettre hors de circulation le maximum d’armes détenues de manière illégale, souvent par négligence ou méconnaissance des règles en vigueur. Et ce dans une logique de prévention des accidents, des suicides ou des violences intra-familiales qui auraient pu être commis avec ces armes, et également afin d’éviter que certaines soient volées par des groupes criminels.
En plus des armes abandonnées, près de 50 000 armes non répertoriées ont également pu être enregistrées par les agents des préfectures présents dans chaque « armodromes », dans le Système d’information sur les armes (SIA), un outil récent qui permet d’assurer ce suivi.
« Les citoyens qui ont fait cette démarche d’abandonner leurs armes sont pour une grande partie des personnes âgées qui ne savaient pas comment s’en débarrasser, et qui avaient une méconnaissance du cadre réglementaire, précise le CNE Étienne. En tout cas, un public éloigné du monde des armes. »
Il est à noter que des experts du Service central des armes et des explosifs (SCAE) passent actuellement dans les différents points de collecte, afin de vérifier quelles armes ayant une forte valeur patrimoniale ou historique pourraient éventuellement être récupérées par des musées pour être exposées.
Fort du succès de cette première campagne d’abandon, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a d’ores et déjà indiqué qu’une nouvelle opération se déroulerait à la fin de l’année 2023. Selon les chiffres du SCAE, il y aurait potentiellement entre 5 et 6 millions d’armes détenues illégalement en France.
SOURCE : GENDinfo