Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a affirmé sa « volonté qu’aucune ZAD (Zone à défendre) ne s’installe dans les Deux-Sèvres comme ailleurs en France ». Le ministre a ainsi annoncé dans la soirée du dimanche 30 octobre le maintien sur le site de « plus de 1 000 gendarmes ».
Hier 61 gendarmes ont été blessés dont certains assez sérieusement, ainsi qu’une trentaine de manifestants.
« Des modes opératoires qui relèvent de l’écoterrorisme »
Estimant que les gendarmes mobilisés ce week-end (de 1 600 à 1 700) avaient « fait leur travail, de faire respecter l’Etat républicain », Gérald Darmanin a dénoncé « l’écoterrorisme » dont ont fait preuve, à ses yeux, une partie des manifestants – « une quarantaine de fichés S, de l’ultra gauche radicalisée (…) qui veulent le désordre et le chaos ».
Le collectif anti-bassines, surnom donné à ces retenues, occupe un terrain prêté jusqu’au 19 mai par un agriculteur opposé au projet. Le mouvement pourrait donc s’inscrire dans la durée. « On a bien l’intention d’en faire l’usage. Ce sera le point de départ de tout un tas d’actions de harcèlement qui vont être menées si les travaux venaient à continuer », a déclaré Julien Le Guet, porte-parole du collectif.
Pour l’heure, les opposants ont pris racine en édifiant des tours de guet. « On construit une vigie pour ancrer la lutte sur ce terrain, pour être en capacité de voir venir l’ennemi », a déclaré à l’AFP David, paysan boulanger de 43 ans ayant requis à l’anonymat, en renvoyant à « l’imaginaire collectif » du « village de Gaulois ».
Une canalisation saccagée
Il n’y a pas eu de nouvelle tentative d’intrusion dans le chantier mais, dans l’après-midi, une action de « désobéissance civile » selon les opposants au projet a eu lieu : des militants cagoulés, en bleu de travail et équipés d’une meuleuse, de pelles et de pioches, ont sectionné une canalisation censée, selon eux, alimenter la future réserve depuis le forage d’un agriculteur partie prenante du projet. Mais selon une source de l’AFP proche du dispositif de sécurité, la canalisation en question n’était pas reliée à la bassine mais alimentait la propriété d’un agriculteur faisant de la polyculture.
SOURCE : DNA