De violents heurts ont fait samedi une soixantaine de blessés côté gendarmes et une trentaine côté manifestants, selon de derniers bilans, lors d’un rassemblement interdit par la préfecture des Deux-Sèvres contre une « mégabassine » pour l’irrigation agricole.
« 61 gendarmes ont été blessés, dont 22 sérieusement », a tweeté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour qui « ce chiffre démontre que ce n’était pas une manifestation pacifique mais un rassemblement très violent ».
« J’espère que toutes les forces politiques républicaines condamneront ces violences », a ajouté le ministre, qui selon son entourage est rentré à Paris dans la soirée « pour suivre depuis Beauvau l’évolution de la situation à Sainte-Soline ».
Des grenades lacrymogènes ont été lancées et des élus arborant leur écharpe tricolore molestés, notamment la députée écologiste de la Vienne, Lisa Belluco, selon un photographe de l’AFP.
Parmi les opposants touchés, Julien Le Guet, l’un des porte-parole du collectif, aperçu par l’AFP le visage bandé et avec un filet de sang le long du nez après une brève interpellation.
La préfète Emmanuelle Dubée a également fait état samedi soir de six interpellations à l’issue de ce rassemblement ayant réuni 4.000 personnes selon elle, 7.000 selon les organisations.
Mme Dubée a dénoncé la présence de « 400 profils black-block et activistes très violents », ainsi que des « jets de cocktail molotov, des tirs de mortier, des explosifs puissants, des projectiles ».
Avec une surface à couvrir de plusieurs hectares à travers des champs céréaliers, les 1.500 gendarmes mobiliés ont eu du mal à contenir la foule, dans laquelle des centaines de militants masqués ou cagoulés côtoyaient des familles et de nombreux retraités.
Heurts dans la campagne des Deux-Sèvres lors d’une manifestation de milliers d’opposants à un chantier de « mégabassine » pour l’irrigation agricole à Sainte-Soline, le 29 octobre 2022 (AFP – Pascal LACHENAUD)
Des militants « antibassines », une cinquantaine selon la préfecture, ont réussi à forcer des grilles protégeant le chantier puis à entrer brièvement à l’intérieur, avant d’être repoussés, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Ils ont tous été repoussés donc la manoeuvre est un succès », a conclu la préfète, rappelant que l’interdiction de manifester était toujours valable jusqu’à lundi.
source science et avenir