Le Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF), à Corbeil-Essonnes, est visé depuis le dimanche 21 août par une cyber-attaque massive. Une rançon de 10 millions de dollars a été exigée.
On les connait davantage pour leurs interventions musclées pour appréhender des terroristes, des figures du grand banditisme ou pour leurs missions de protection des hautes personnalités qu’en tant que professionnels de la lutte contre les cyber-attaques.
Et pourtant, depuis peu après la nuit du 20 au 21 août dernier , les militaires du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) sont sur le pied de guerre pour aider le Centre hospitalier de Corbeil-Essonnes à lutter contre le blocage de leur système et la menace de divulgation de données médicales des patients, à laquelle doit faire face l’établissement de santé, dévoilent ce jeudi nos confrères du Parisien.
Toujours selon les informations du quotidien, les gendarmes d’élite ont même réussi à négocier avec les pirates pour ramener la somme demandée lors de la rançon de 10 à un million de dollars.
« Même s’ils nous demandent 150.000 euros, nous ne paierons pas! C’est la règle qui a été établie », assure Medhy Zeghouf, président du Conseil de surveillance du CHSF cité par nos confrères du Parisien. Le ministre de la Santé François Braun avait également refusé sur notre antenne de verser la rançon.
Les communications entre les cyber-gendarmes et les pirates réclamant la rançon se font exclusivement via Protonmail, une messagerie chiffrée, selon le quotidien. Derrière leurs écrans respectifs, chaque « équipe » relaient ses membres. Un espoir pour les hommes du GIGN qui espèrent que leurs adversaires feront une erreur. « Les hackers se relaient aussi et on peut espérer qu’à un moment ils oublient, par exemple en pleine nuit, de remettre le VPN qui permet de cacher leur localisation », confient ces derniers.
« Ces échanges servent à gagner du temps en attendant une solution technique et permettent d’obtenir des indices », explique au Parisien un gendarme spécialisé.
Moins connus dans ce rôle de protecteur sur Internet, les gendarmes du GIGN n’en sont pourtant pas à leur coup d’essai. Le commandant de la gendarmerie dans le cyberespace expliquait à l’AFP en mai dernier que ses hommes étaient intervenus sur « 10 à 20 négociations » liées à des hackeurs depuis environ deux ans. 350 négociateurs régionaux vont être formés pour épauler leurs 24 collègues de la cellule nationale du GIGN.
Une enquête a été ouverte à la suite de la cyber-attaque par le parquet de Paris pour « intrusion dans le système informatique et tentative d’extorsion en bande organisée ».
SOURCE : LE PARISIEN/BFM TV