Des individus ont tenté de soutirer à deux reprises plusieurs centaines de milliers d’euros à un commerçant de Rungis.
Ils se faisaient passer pour une organisation mafieuse corse, et se servaient de cette couverture pour tenter de soutirer plusieurs centaines de milliers d’euros à ce commerçant de Rungis. Ce dernier, qui réside dans les Yvelines, mais qui est propriétaire d’une maison secondaire à Porto-Vecchio dans le sud de la Corse, reçoit au début du mois de juin une lettre signée d’un mouvement corse inconnu, le « Fronte di liberazione corsica meridionale ». À l’intérieur, une munition de chasse, et l’ordre de verser 250.000 euros six jours plus tard, près de Rambouillet, sous peine de représailles.
De jeunes d’un milieu aisé, auteurs de cette tentative de racket
Avertie, la gendarmerie fait le guet au point de rendez-vous, mais personne ne se présente. Trois semaines plus tard, l’un des fils du commerçant se rend à Rungis pour travailler. Il se fait arrêter par de faux policiers, qui le passent à tabac, et le menacent en brandissant une arme sur sa tempe. Cette fois, une nouvelle lettre réclame 350.000 euros à payer mi-juillet en Corse. À la gendarmerie, quinze enquêteurs se mobilisent. Ils finissent par soupçonner un groupe de quatre jeunes âgés d’une vingtaine d’année, composé en majorité d’étudiants en école de commerce et issus d’un milieu aisé. Certains d’entre eux passent leurs vacances en Corse, mais aucun n’a de lien avec la mouvance indépendantiste corse. Les gendarmes, accompagnés du GIGN, se rendent alors au point de rendez-vous en Corse. Quatre hommes sont arrêtés.
Les enquêteurs découvrent alors que la bande de faux indépendantistes avait acquis des équipements dignes d’un véritable gang : téléphones de guerre, matériel militaire et de chasse, vêtements de camouflage, lunettes thermiques grossissantes… « On n’était pas dans un délire d’étudiants. On avait là des gens très déterminés. Très organisés. Et très violents », explique une source du média local, qui précise que le faux gang avait placé le domicile de la victime sous surveillance. L’un d’entre eux serait le fils d’un ami du commerçant de Rungis, ce qui explique comment la bande était si bien informée, relate Le Parisien. Trois d’entre eux ont été placés en détention provisoire, accusés d’extorsion en bande organisée, d’association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, et de violence aggravée.
SOURCE : CAPITAL