Deux-cents cavaliers de la Garde républicaine ont répété pour le défilé du 14-Juillet, dans la nuit de samedi à dimanche 10 juillet. Pour cela, ils ont traversé Paris en convoi, au milieu de la circulation et des fêtards.
Certains clients du quartier animé des Grands boulevards ont peut-être cru avoir abusé de la boisson, dans la nuit de samedi à dimanche. Ils ont eu la surprise de voir passer, au cœur de la circulation parisienne, 200 chevaux de la Garde républicaine, sabre au flanc, montés par des cavaliers en tenue.
Une partie de ce cortège a démarré son périple à la caserne des Célestins, située quelques dizaines de mètres de la place de la Bastille. Derrière ses hauts murs discrets se trouve le siège de l’état-major de la Garde républicaine, et une partie des chevaux de cette branche de la gendarmerie. Les premiers préparatifs ont démarré vers 2 heures dans une ambiance détendue. Beaucoup ont déjà défilé. Seule inquiétude, l’attitude de certains fêtards.
Suivis à vélo par leurs proches
Le maréchal des logis chef Christian Martinez, trompettiste dans la fanfare de la cavalerie, vérifie que les fers sont bien accrochés, et que le cheval qui est le sien depuis six ans, ‘Un espoir’, ne s’est pas blessé pendant la nuit, avant de l’équiper de sa tenue de course : « Un étui à manteau à l’arrière, le sabre, et, pour le reste, rien ne change plus que d’habitude« . « Il est très calme, très serein, n’a pas peur des avions lorsqu’ils passent au-dessus de nous ou des drapeaux« , se félicite le cavalier, qui précise que, outre le fait de repérer le parcours, cette unique répétition sur les Champs Elysée permet également de « canaliser les chevaux » un peu plus sensibles. « Et surtout à répéter, comme tout métier d’art« .
« Pour jouer, ça ne change pas forcément plus qu’à pieds, je trouve même cela plus facile, parce que nous sommes assis, même si on joue au trot lors du défilé », précise le musicien, qui adapte son souffle à la « cadence régulière » de l’animal.
Alors que les gendarmes préparent leur monture en tenue, de nombreux civils font des allers et venues entre les chevaux. C’est désormais une tradition, beaucoup de proches des cavaliers ont interrompu leur nuit pour suivre à vélo ce convoi exceptionnel entre les monuments parisiens. D’autres curieux ou amis attendent dehors, devant le grand portail de la caserne.
Les gendarmes, dotés de leur casque à crinière (rouge pour la fanfare, noire pour l’escorte) quittent la caserne à 3h tapante, pour rejoindre, place de la Bastille, leurs collègues venus de Vincennes, avant de s’engager dans la circulation des boulevards parisiens, direction la place de l’Etoile et son Arc de Triomphe. Place de la République, Grands Boulevards, Saint Augustin… Les spectateurs se font de plus en plus nombreux au fil de la progression. « C’est un spectacle surprenant, à trois heures du matin« , s’étonne une jeune femme, alors qu’un touriste anglo-saxon lance un « vive la France » à l’accent prononcé.
Il faut plus d’une heure et demie aux 200 cavaliers pour rallier les abords de la place de l’Etoile, et se mettre en place pour descendre les 1,9km des Champs-Elysées, au rythme du Lieutenant Olivier Garnier, trompette major, qui se trouve, chose étonnante dans ce milieu très hiérarchisé, devant le colonel Cortès, commandant de la cavalerie. Et pour cause : c’est la fanfare qui est chargée de donner le rythme au défilé. Viennent ensuite l’étendard, le commandant, puis les trois escadrons de la Garde républicaine. « Une responsabilité qui m’est dévolue est la régularité de la cadence. Pour éviter les effets-ressorts qui peuvent être dangereux en créant des accélérations et des ralentissements, nous veillons à un tempo régulier depuis le début jusqu’en bas« , détaille le Lieutenant Garnier. Principale crainte : les glissades, telles que celles survenues l’an dernier, sans gravité. Mais, constate le gendarme, « il n’y a pas deux défilés qui sont identiques ».
Escorte présidentielle
Les dernières consignées données – « Veillez à l’alignement, et, surtout, profitez » – la Garde républicaine s’élance vers la place de la Concorde. Certains reviendront vite en haut des Champs Elysées, puisqu’une partie des cavaliers fait le trajet deux fois : une première afin d’escorter le véhicule présidentiel, et une seconde au sein du défilé. Si les cavaliers s’entraînent régulièrement sur leurs propres terrains, cette unique répétition reste cependant majeure, et pas uniquement pour son aspect pratique. « Dès que l’on passe les portes des Célestins, c’est magique. On est toujours bien accueillis avec les chevaux« , constate le trompettiste Christian Martinez.
SOURCE : Reportage de France INTER
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