L’énigme de la disparition de Mathieu Caizergues, un gendarme mobile de 24 ans qui a disparu dans l’Île de la Réunion en juin 2017 n’est toujours pas résolue. Un ancien gendarme qui s’était occupé des recherches à l’époque explique dans une vidéo que Mathieu Caizergues n’aurait pas disparu à Mafate.
C’est lors d’une randonnée, dans un sentier entre le Maïdo et Roche Plate que Mathieu Caizergues, un gendarme de 24 ans, a disparu sans explication. Christophe Grange, un ancien gendarme qui était à l’époque des faits dans le PGHM de La Réunion et qui s’était occupé des premières recherches, croit que Mathieu Caizergues n’a pas disparu à Mafate. Il l’a fait savoir dans une vidéo de près de 40 minutes, du YouTubeur Rafu, qui s’intéresse aux « histoires vraies incroyables ».
« Mathieu n’était pas dans ce secteur-là »
« Je dirai, et je garde toujours une marge d’erreur parce qu’on n’est pas à l’abri d’être passé à côté de quelque chose, mais je dirai qu’à 99,9% que Mathieu n’était pas dans ce secteur-là. S’il avait été là, on l’aurait retrouvé, c’est clair. Après, peut-être qu’il est sorti [du cirque de Mafate] et qu’il est parti ailleurs, j’en sais rien. On n’a pas d’informations par rapport à ça et je n’étais pas chargé de l’enquête. Mais d’un point de vue purement secours en montagne, je ne pense pas qu’il soit là », indique Christophe Grange
« On est dans une île tropicale. C’est humide la nuit et très chaud la journée. Les corps se décomposent très vite. Il y a rapidement des papangues, des odeurs. Et si le corps était réellement à proximité d’un sentier, et c’est un sentier qui est très parcouru, on aurait eu des informations. Il y a eu une grosse mobilisation à La Réunion. On nous aurait appelés. Les gens étaient très impliqués dans cette recherche. Nous, avec l’hélicoptère, on a l’habitude. On aurait capté des odeurs. On aurait capté des signes », poursuit Christophe Grange dans la vidéo.
« Quand on voit toute la détresse des familles, tout le doute qui est là… Je pense très souvent à la maman de Mathieu, parce que 4 ans après, elle n’a pas d’éléments pour faire son deuil. Elle est toujours dans l’incertitude et dans le doute. Qu’est-ce qui s’est passé ? Je n’en sais rien. C’est une grosse énigme. Étant ancien gendarme, je suis tenu par le devoir de réserve. Des enquêtes ont été menées par la gendarmerie. Tout a été exploré. Il a eu des auditions très approfondies sur ses 2 compagnons. Pour l’instant, il n’y a rien qui est sorti. La disparition de Mathieu Caizergues reste une énigme », conclut-il.
Rappel des faits
Le 23 juin 2017, il y a près de quatre ans, le militaire en poste depuis un mois à La Réunion, se lance dans son baptême mafatais. Il ne part pas seul. L’adjudant-chef, Pascal Q. et Christophe J., compagnon d’une gendarme à La Possession servent de guides. Les randonneurs descendent depuis le parking du Maïdo et rejoignent Roche-Plate, plus précisément le gîte de Thomas Judex où un carri canard les attend. L’occasion pour Mathieu Caizergues de découvrir Mafate et ses paysages époustouflants.
D’intenses recherches
La nuit même, des gendarmes du PGHM seront sur le sentier à la recherche de Mathieu Caizergues. Le giteur, prévenu, ira voir dehors mais ne verra rien. Dans les jours qui suivent, d’intenses recherches sont diligentées. La falaise est scrutée. L’hélicoptère de la gendarmerie est mobilisé. Des chiens se lancent à la recherche de Mathieu Caizergues. Des drones inspectent la zone. Un chien de métropole, un Saint-Hubert spécialisé dans la recherche des disparus sera mobilisé. En vain. Rien. Aucun indice ne permettra de localiser Mathieu Caizergues, qui quatre ans plus tard est toujours introuvable.
Un combat pour la vérité
Pascal Q. et Christophe J. seront mis en examen pour “non-assistance à personne en danger”. Une mise en examen qu’ils contesteront devant la chambre de l’instruction en 2019. Sans succès. Dernièrement, cette même juridiction a répondu favorablement à une demande de la famille, à savoir des recherches au niveau de point de vue. Un endroit où le chien avait réalisé un marquage, en 2017. Un secouriste du PGHM confiait à la presse lors des recherches, « avoir 95 % de chances de trouver Mathieu Caizegues s’il était tombé dans le rempart. »
Presque 5 ans après, cette disparition n’a toujours pas révélé tous ses secrets.
source : LINFO.RE