Cet homme, interpellé à son domicile pour un délit de fuite à la suite d’un accident de la route et pour conduite en état d’ébriété, est mort dans la nuit du 11 au 12 janvier 2014 dans une cellule de dégrisement dans laquelle il a été placé vers 19h30. À cet instant, l’interpellé a 2,60 grammes d’alcool dans le sang. Après une nuit passée seul en cellule et sans surveillance, il est retrouvé, nu, sans vie le lendemain matin à 9h30.
Âgé de 42 ans, d’une corpulence «normale», il est décédé d’une hypoglycémie causée par la combinaison du froid, de son taux d’alcoolémie élevé et d’une crise d’épilepsie, selon l’expertise médicale. Selon l’examen de comportement réalisé peu avant son placement en cellule à 19h30, il a alors les «yeux brillants», est «en sueur», «abattu», «tremblant», «sentant l’alcool» mais «tenant debout». À ce moment, «son état s’est amélioré», a assuré devant le tribunal le gendarme, Arnaud V.
Basse températureL’officier de police judiciaire de la brigade est poursuivi pour homicide involontaire pour avoir placé cet homme fortement alcoolisé dans une cellule dont la température a oscillé pendant la nuit entre 6 et 8 degrés. «L’absence de chauffage connue de toute la brigade a exposé le gardé à vue alcoolisé à un risque pour sa santé et ce comportement est constitutif d’une faute», a estimé le juge d’instruction dans son ordonnance de renvoi. «Nous n’avons pas en face quelqu’un de fondamentalement malhonnête» mais «ces comportements doivent être sanctionnés au titre d’une responsabilité pénale» car «derrière la procédure, la gestion des gens est trop importante pour admettre un certain nombre de relâchements», a estimé le ministère public.