Au total, depuis l’apparition du passe sanitaire, 470 enquêtes de police et de gendarmerie ont été ouvertes et 343.000 faux passes identifiés, selon les informations recueillies par France Inter.
Et les dernières opérations en date ont visé des réseaux plus structurés. Notamment dans la région lyonnaise, ces dernières semaines, au total une quinzaine de personnes ont été arrêtées lors des trois derniers coups de filet. Elles sont soupçonnées d’avoir écoulé 30.000 passes en quelques clics, soit 600.000 euros de chiffre d’affaires, à près de 200 euros le passes sanitaire ou vaccinal.
Un étudiant en informatique parmi les suspects
La dernière affaire est partie d’une histoire de violences intrafamiliales dans la région de Thonon-les-Bains, près du Lac Léman, en Haute-Savoie. Dans le téléphone du conjoint violent, les gendarmes découvrent à la fin de l’été dernier un faux passe sanitaire. Près de six mois d’enquête permettent de retracer son chemin et des suspects qui se cachaient derrière des profils anonymes de rabatteurs, de revendeurs ou de pirates informatiques. C’est assez rare dans les dossiers de cybercriminalité, ils résidaient en France et plus particulièrement dans la région lyonnaise.
C’est le troisième cyber gang lyonnais présumé qui est tombé la semaine dernière. Au sein de l’un de ces réseaux, un élève brillant d’une école d’ingénieur informatique de l’agglomération lyonnaise. Cela n’a pas surpris Sylvain Noyau, le chef de l’Oclaesp, l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique : « On a remonté des hackers qui étaient effectivement sur le territoire. Vu le niveau en informatique que l’on avait en face de nous, on n’est pas surpris d’être tombés sur des spécialistes. Il y a aussi des suspects qui étaient déjà connus de nos services. Là, on est désormais avec des réseaux bien structurés qui se sont créés en quelques semaines uniquement via des plateformes sur le web. »
D’autres filières bientôt démantelées
« Ces personnes qui ont infiltré des serveurs passeront à une autre escroquerie dans quelques semaines », poursuit le général de gendarmerie. Pour ce qui est des 470 enquêtes ouvertes depuis l’été dernier, un tiers est déjà bouclée et résolu. « Nous avons bon espoir dans les semaines, les mois qui viennent de conclure ce qu’il reste. » On verra alors si d’autres cyber gangs lyonnais étaient encore à la manœuvre.
SOURCE : France INTER