Dix-huit militaires en activité identifiés par l’armée passeront « chacun devant un conseil supérieur militaire », annonce le général François Lecointre.
Ils avaient signé une tribune dans Valeurs actuelles, fustigeant le « délitement de leur patrie » face à « l’islamisme » et aux « hordes de banlieues », appelant entre les lignes à un coup d’Etat. Dix-huit militaires en activité identifiés par l’armée – parmi les quelque 1 500 signataires dont le nom a été publié – passeront « chacun devant un conseil supérieur militaire », a annoncé le général François Lecointre, chef d’état-major des armées.
« Au terme de cette procédure, c’est le président de la République qui signe un décret de radiation. Au-delà, je leur conteste à tous, en particulier au général Piquemal qui a déjà été radié [après avoir mené des manifestations antimigrants en 2016], le droit de prendre des engagements politiciens en mettant en avant leur grade » a-t-il ajouté, souhaitant, pour sa part, que « leur mise à la retraite d’office soit décidée ».
Les généraux en « deuxième section » signataires – proches de la retraite mais qui peuvent toujours être rappelés – risquent, pour leur part, « la radiation, donc la mise à la retraite d’office », a-t-il fait savoir.
« Récupération politique », selon Castex
Jean Castex a condamné « avec la plus grande fermeté » la tribune, l’estimant « contraire à tous nos principes républicains », ainsi que sa « récupération politique tout à fait inacceptable » de la part de Marine Le Pen.
Cette tribune, dans laquelle des généraux à la retraite menacent d’intervenir face au « chaos croissant » qui règne à leurs yeux en France, est « une initiative contraire à tous nos principes républicains, à l’honneur, au devoir de l’armée », a estimé le chef du gouvernement à l’issue du conseil des ministres. La ministre des armées, Florence Parly, avait demandé des sanctions, lundi, contre les signataires de cette « tribune irresponsable ».
Selon les signataires, parmi lesquels vingt-cinq généraux à la retraite, « l’heure est grave, la France est en péril ». « Nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation », ajoutent-ils. « Si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre (…), provoquant au final (…) l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles (…) », menaçaient-ils dans ce texte commun.
Ces militaires dénoncent le « délitement » qui frappe, selon eux, la patrie et se disent « disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation ».
Source Le Monde