Le même jour, trois ans de prison dont un ferme ont été prononcés contre Nicolas Sarkoy, déclaré coupable de corruption dans l’affaire Bismuth, c’est la raison pour laquelle l’information est passée inaperçue :
Jean-Vincent Placé a été condamné, lundi 1er mars, à 5 000 euros d’amende pour des faits de « harcèlement sexuel » remontant au 25 octobre 2016.
Ce soir-là, après le dîner, Jean-Vincent Placé, alors sénateur écologiste de l’Essonne et secrétaire d’Etat à la réforme de l’Etat et à la simplification au sein du gouvernement de Manuel Valls, regagne son logement de fonction situé rue de Babylone, dans le 7e arrondissement de Paris. Une gendarme affectée à la sécurité du bâtiment se trouve à l’entrée, le secrétaire d’Etat tente de l’embrasser contre son gré, puis l’invite à le suivre en ces termes : « Venez avec moi et vous verrez, ça va être sympa. » Suffisant pour caractériser le harcèlement sexuel tel que défini par l’article 222-33 du code pénal, qui punit « le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ».
« La négation de l’uniforme »
La gendarme avait averti sa hiérarchie, Jean-Vincent Placé avait présenté des excuses, les choses en étaient restées là. « Mais souvent, dans ce genre de faits, les victimes ressassent », explique Yves Claisse, avocat de la victime qui, après avoir longuement hésité, a vécu une prise de conscience alors qu’elle était entendue comme simple témoin dans une toute autre procédure. Elle a décidé de porter plainte en 2020. « Cette histoire a eu un impact fort, elle a été mal vécue par ma cliente. En tant que femme, et parce que c’est la négation de l’uniforme et de la fonction », précise Me Claisse.
Source Le Monde
Crédit photo L’express